Liens d'intérêt / labos : un pneumologue s'énerve (F. Inter)

Laure Daussy - - 0 commentaires

Demander à un médecin ses conflits d'intérêt éventuels avec des labos pharmaceutiques avant de l'interviewer, c'est assez rare pour être souligné.

C'est ce qu' a fait jeudi soir Eric Valmir, animateur de l'émission "Le téléphone sonne" sur France inter. Il animait une émission sur les substituts nicotiniques, à l'heure ou la cigarette électronique fait polémique.

Mais pour un des médecins interrogé sur ses liens avec les labos, la question ne passe pas, écoutez :

"Avez-vous les uns et les autres des liens d'intérêt avec des laboratoires?", demande Valmir. Alors que les autres invités répondent, le pneumologue Bertrand Dautzenberg ne cache pas son mécontentement : "Ca dépend de ce que vous appelez un lien. Si c'est prendre un café avec quelqu'un..." Puis il s'emporte : "si vous ne voulez pas que je reste, je m'en vais. Je ne dirai rien ce soir". Et d'ajouter que parler de conflits d'interêt pour les médecins, c'est une "idée stupide", "une contre-vérité qui nuit à la France". Nous avions déjà mentionné ce professeur dans dans cette enquête, car il est très souvent sollicité par les médias, sans jamais préciser ses conflits d'intérêt. Nous précisions qu'il est aussi rédacteur en chef du magazine "Sevrage-tabagique-pratique", une revue trimestrielle destinée aux professionnels de la santé, mais qui a pour seul et unique annonceur... les pastilles Nicorette. Dautzenberg assurait de son côté que les revenus issus de la collaboration avec ce magazine étaient minimes.

Rappelons que c'est la loi Kouchner de 2002, relative au droit des malades, qui oblige les médecins à préciser leur liens avec des labos, lorsqu'ils s'expriment "lors d'une manifestation publique ou dans la presse écrite ou audiovisuelle". Il ne s'agit pas de pointer du doigt des médecins, mais de savoir, lorsqu'ils s'expriment, d'où ils parlent. Dans cette même enquête d'@si, nous avions d'ailleurs épinglé une précédente émission "Le téléphone sonne", de 2007, dans laquelle des médecins n'avaient pas été interrogés sur leurs conflits d'intérêt.

Pour connaître le contexte de l'incident, voir tout notre dossier: médecine, l'info-labo

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