Libération à Homs : "la vie joue à la loterie"
La rédaction - - 0 commentairesLe reporter Jean-Pierre Perrin rentre de Syrie, où il était pour Libération, pendant deux semaines, au plus près de la population. Dans le journal d'aujourd'hui, il raconte par le menu le siège de Homs.
C'est un reportage approfondi que livre Jean-Pierre Perrin dans Libération ce matin. Le grand reporter a passé 17 jours en Syrie et raconte en 9 000 signes le pilonnage de la ville de Homs, notamment dans le quartier de Bab Amro, où subsiste encore l'insurrection à Bachar al-Assad. Pourquoi le dirigeant syrien s'acharne sur cette ville ? Selon Abou Hanin, qui aide les journalistes à Homs malgré le danger de mort permanent, Bachar al-Assad veut "punir" la ville, pour "détruire le cœur de la révolution." C'est ainsi que la ville est sous une pluie d'obus "du lever au coucher du soleil", comme l'écrit Perrin. |
Le journaliste français raconte la situation d'extrême précarité de la population. Impossible de traverser les rues, qui sont "sous le feu des snipers." Même les voitures sont "poursuivies par les rafales des tireurs embusqués, jusqu'à ce que les premières ruines leur offrent un asile incertain." Ici, une jeune mère n'a plus de lait maternel à donner à son bébé, "à cause de la peur." Là, un homme explique qu'il a perdu sa femme et sa fille de nuit, tuées par une roquette, alors que lui explique "j'étais sorti chercher de la nourriture, c'est pourquoi j'ai été épargné."
Un médecin se plaint de ne pouvoir rien faire pour les blessés : "il y a quelques temps, un homme a mis deux jours à mourir à cause d'un éclat dans la tête." Partout, la terreur, la colère contre al-Assad et l'incompréhension face à l'inaction de la communauté internationale, qui discute à l'ONU "pour arriver à rien du tout" se plaint Abou Hanin. Perrin raconte ausis son expérience dans un tchat sur le site de Libération.
(François Geffrier)