Libé / Drahi : Marcelle (encore) censuré

Anne-Sophie Jacques - - 0 commentaires

Ça devient une manie… Dans le Libération

de vendredi, vous ne pourrez pas lire la chronique de Pierre Marcelle qui, une nouvelle fois, a été censurée par la direction du quotidien. Alors que le journaliste vit ses derniers jours au sein du journal – il quitte Libé fin octobre comme nous le racontions ici – c’est cette fois-ci une allusion à Patrick Drahi, propriétaire de Numéricable et actionnaire de Libé depuis cet été, qui a fâché la direction. Une fois encore, la chronique de Marcelle a trouvé refuge sur le site Bakchich.

Souvenez-vous : en juin, le billet de Marcelle qui dézinguait les positions de Bernard Guetta et Alain Duhamel sur l'Europe est mal passé auprès de la direction du quotidien. Tellement mal qu’il a été censuré. Aujourd’hui, même si Marcelle fait allusion à Duhamel – "dont on sait que «les trotskistes» - qu’il est le dernier à pouvoir encore identifier - l’obsèdent" – c’est un autre sujet qui fâche: dans la chronique qui devait paraître aujourd’hui, le journaliste, sur le départ, évoque le nouvel actionnaire de Libération, Patrick Drahi, par ailleurs propriétaire de Numéricable et acquéreur de SFR.

Selon Marcelle, dont la chronique censurée a été reprise une nouvelle fois sur le blog de Sébastien Fontenelle, Drahi "promeut dans sa chaîne de télévision israélienne I24 le «dôme de fer des chaînes infos», en référence au système de défense israélien contre les roquettes palestiniennes de Gaza. Espérons qu’il n’ait pas l’ambition de réduire Libération une «Bordure protectrice», ou une opération «Plomb durci». Même si, me souffle opportunément un collègue taquin, le plomb fondu des imprimeries «vintage» serait plutôt à l’ordre du jour".

Or, depuis la présentation du projet de la direction auprès des salariés de Libésous le choc du plan massif de suppresion d’emploi – on sait qu’il est malvenu de dénigrer l’entreprise et de s’en prendre à ses actionnaires. L’idée d’ajouter aux nouveaux contrats une clause de non-dénigrement a même été évoquée par la direction sans que l’on sache si ce type de clause était légal ou non. Peu importe : pour Marcelle, comme il le dit à Fontenelle, "les limites à ne pas franchir sont déjà dans toutes les têtes".

Pour tout savoir sur la chaîne i24news de Patrick Drahi, relisez donc notre enquête

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