L'homme à la bulle de savon
Alain Korkos - - 0 commentairesIl s'appelle Patrick Vialaneix, il vola en 1999 un Rembrandt au musée de Draguignan, et sa vie en a été bouleversée. Soren Seelow nous raconte l'histoire de cet homme dans un article intitulé Il y a un Rembrandt dans mon placard, paru le 3 mai dernier dans Le Monde.
Photo © Rodolphe Escher
L'affaire éclata le 19 mars dernier : un petit Rembrandt, volé il y a quinze ans au musée municipal de Draguignan, venait d'être retrouvé à Nice. Sauf qu'aussitôt l'attribution fut fortement contestée par l'ancien conservateur des peintures nordiques au Louvre, qui désigna L'Enfant à la bulle de savon comme étant « un tableau français du XVIIIe siècle d’inspiration rembranesque » (on en avait parlé dans un précédent Vite dit).
Vrai Rembrandt, faux Rembrandt, pour le voleur la question ne se pose pas : il a vécu pendant quinze ans, un peu comme le fameux voleur italien de la Joconde, avec « la toile cachée sous son lit, puis dans une armoire. Il n’en a jamais parlé à personne, ni à sa femme ni à ses deux fils ».
Patrick Vialaneix découvrit ce tableau grâce à sa mère, quand il avait treize ans. L'enfant de la toile devint très vite son confident, son double, presque.
À vingt-huit ans, il décida de le voler. Rien de plus simple, pour quelqu'un qui travaille dans le domaine des alarmes. Le soir du 13 juillet il se fit donc enfermer dans le musée, puis subtilisa tranquillement le Rembrandt ou prétendu tel. C'est à partir de ce moment que commença son enfer. Comment vivre avec un chef-d'oeuvre volé sans jamais en parler à personne ? Comment un tableau peut-il avoir une emprise totale sur votre vie ? L'histoire connaîtra une fin surprenante, à lire par ici.
L'occasion rêvée de lire ma chronique intitulée L'hypothèse du tableau volé.