l'histoire de france selon le figaro magazine
Alain Korkos - - 0 commentaires
À lire en écoutant impérativementceci…
Le Figaro Magazine des 24 et 25 août derniers nous offre une belle couverture, propre à raviver bien des nostalgies. Qui veut casser l'histoire de France ? questionne le titre. Et l'illustration, en forme de vitre brisée, affiche quelques icônes de notre histoire nationale emiettée :
Passons en revue les images utilisées pour cette couverture.
En haut à gauche :
CLOVIS EST PROCLAMÉ ROI DES FRANCS
En haut au milieu :
SAINT LOUIS REND LA JUSTICE
En haut à droite :
HENRI IV ET SULLY
En bas à gauche :
LOUIS XIV ET SA COUR À VERSAILLES
En bas au milieu :
BONAPARTE AU PONT D'ARCOLE
En bas à droite :
CLEMENCEAU VA DANS LES TRANCHÉES VOIR LES SOLDATS
Les images de Clovis, Saint Louis et Clemenceau sont extraites de Notre premier livre d'histoire par Bernard et Redon, Éditions Fernand Nathan, 1959, illustrations d'Henri Dimpre. Les images de Henri IV, Louis XIV et Bonaparte sont extraites de Images et récits d'histoire par J. Ageorges et J. Anscombre, Éditions MDI, 1968, illustrations de D. Lordey :
Tous ces visuels ont été achetés par Le Figaro Magazine à l'agence Kharbine-Tapabor.
On voit par là que l'histoire de France vue par Le Figaro Magazine est un récit parfumé à l'encre violette versée dans des encriers de céramique blanche, une histoire écrite à la plume Sergent-Major ou Tantale par de studieux élèves aujourd'hui quinquagénaires.
Et non pas cette histoire d'aujourd'hui qui s'acharne à "dénigrer nos symboles identitaires (drapeau, hymne national)" (page 25), qui veut "faire des élèves, sous couvert de l'ouverture au multiculturalisme, des « citoyens du monde » plutôt que « des citoyens aimant leur pays »" (page 22), cette histoire qui propose "des programmes trop vastes et volontiers exotiques" (page 23), cette histoire qui préfère "les biographies de rois africains du XVIe siècle ou d'empereurs aztèques aux noms imprononçables" (page 25).
Jean Sévillia, l'auteur principal de ce dossier, n'en finit pas de regretter l'histoire telle qu'on l'enseignait dans son enfance : "Ce récit historique, naguère, poursuivait un but : unir les petits Français, quelles que soient leurs origines, dans une vision commune de leur pays."
(…)
"Là où l'école d'autrefois parlait nation, patriotisme et assimilation, celle d'aujourd'hui parle mondialisation, ouverture des frontières et droit à la différence. Non seulement le roman national a été abandonné, mais il est en passe d'être stigmatisé parce qu'il manifesterait - horresco referens - une « passion identitaire »" (page 25).
Taranis le Gaulois
par Victor Mora (scénario) et Raphaël Marcello (dessins),
bédé publiée dans Pif, Éditions Vaillant, 1976 ou 1977
Eh oui, nos ancêtres les Gaulois, etc. Tout fout l'camp, mon pôvre meussieu…
Remerciements à l'agence Kharbine-Tapabor.
L'occasion de lire ma chronique intituléeLa geste de Nicolas 1er, Roi-Soleil et Premier Consul à Ray-Ban.