L'Express : menace sur le bouclage, report de l'annonce du plan social
La rédaction - - 0 commentairesLe sursis n'est que de cinq jours.
Ce lundi 28 septembre, un comité d’entreprise extraordinaire devait annoncer la suppression de 125 postes à L'Express dans le cadre d'un "plan de sauvegarde pour l'emploi" (PSE) après le rachat du groupe par Patrick Drahi. Finalement, la mise en oeuvre de ce PSE a été repoussée à vendredi en raison d'une menace sur le bouclage du magazine, qui a lieu lundi soir. Pour éviter la non-parution de l'hebdo, la direction a donc préféré différer l'application de ce plan de quelques jours, le temps pour les syndicats d'essayer de négocier le nombre de suppressions de postes et une revalorisation des indemnités de départ.
Réunis en Assemblée générale, les salariés du groupe de presse de L'Express (qui comprend plusieurs magazines comme Lire ou Studio Ciné Live) ont appris l'ampleur de ce plan. Principaux services touchés : "les "services support", direction générale, direction financière et des ressources humaines, informatique, services généraux, diffusion, fabrication et studio de création", indique L'Express sur son site. L'annonce de ce plan de licenciements intervient après le départ de 115 journalistes dans le cadre d'une clause de cession. A l'issue du processus, le groupe de presse de L'Express devrait passer de 630 à moins de 500 salariés.
Assemblée générale, 28 septembre 2015
A deux reprises, la société des journalistes avait alerté la direction en lui demandant"de renoncer à cette stratégie de destruction de valeur, suicidaire" pour L'Express, qualifiant Drahi de "fossoyeur". La semaine dernière, les journalistes ont créé une page Facebook et un compte Twitter "Alerte à L'Express".
A la veille du CE, les journalistes avaient de nouveau demandé à Drahi de "surseoir à tout carnage éditorial et humain", en renonçant à ce plan social. "Il est dans votre intérêt que votre engagement d’actionnaire exclusif de notre groupe soit couronné de succès. A défaut, vous apparaîtrez comme celui qui aura anéanti l’un des fleurons de la presse française, créé par Jean-Jacques Servan-Schreiber et Françoise Giroud. Et votre réputation en sera inévitablement et durablement affectée", écrivait la SDJ. Sans succès pour l'instant.
L'occasion de relire notre article : "Magnats des médias : pourquoi Drahi n'est pas (tout à fait) Messier"