-
Bebs
Edito de Serge Halimi dans le Monde Diplomatique de Septembre:
Photos sans Lumières
Le mois dernier, Mme Bibi Aisha a fait la couverture de Time Magazine. Mutilée, prétend-on, par des talibans afghans, Mme Aisha n’a plus ni oreilles ni nez (1). En Iran, Mme Sakineh Mohammadi-Ashtiani, déjà fouettée pour adultère, a été par surcroît condamnée à une peine de lapidation. Son visage encore intact est devenu un signe de ralliement contre le régime de Téhéran. Ces deux images de femmes font réfléchir, mais à quoi ? Pas à la férocité des islamistes afghans : les Soviétiques l’avaient déjà éprouvée à une époque où, avec la bénédiction des intellectuels médiatiques, les Occidentaux armaient les fondamentalistes. Les photos ne nous révèlent rien non plus sur le régime du président Mahmoud Ahmadinejad : les fraudes électorales de ses partisans et la répression de ses opposants, pendaisons incluses, en ont établi la nature.
Au lieu de susciter la réflexion, ces images ne risquent-elles pas plutôt de la contraindre en adossant — de manière intentionnelle ou non — un symbole irrésistible (mutilation que l’on aimerait châtier, exécution qu’on voudrait conjurer) à un projet stratégique hasardeux (poursuite de la guerre en Afghanistan, escalade des sanctions contre l’Iran) ? Plus le symbole est puissant, moins le projet requiert d’être argumenté, l’émotion faisant passer ce que la réflexion eût arrêté. Pour donner un sens éditorial à son récit du supplice de Mme Aisha, Time Magazine a titré : « Ce qui arrivera si nous quittons l’Afghanistan ». Quelques jours plus tôt, soixante-dix-sept mille documents publiés par le site WikiLeaks avaient pourtant confirmé l’échec moral, politique et militaire de la guerre occidentale. Mais le choc d’une image réclame moins de temps que la lecture critique de plusieurs milliers de pages. Une photo contre les Lumières.
Longtemps les partisans de la peine de mort ont justifié ce supplice en mettant en avant un assassinat horrible, celui d’un enfant de préférence. Caméras de surveillance, systématisation des tests de dépistage antidrogue, peines de prison incompressibles, castration chimique des délinquants sexuels : bien des mesures attentatoires aux libertés publiques — dont celle d’aller et venir sans être observé ni fiché — ont été adoptées dans le sillage d’une photo choc, d’un crime que le dispositif en question aurait peut-être prévenu. Un « symbole » peut aussi relayer de justes combats — qu’on pense à Guernica ou à Abou Ghraib. Mais une mobilisation impulsée par ce seul ressort sera vite supplantée par d’autres émotions contraires, tant est inépuisable le stock des victimes disponibles.
Des mutilations interviendront-elles « si nous quittons l’Afghanistan » ? En tout cas, « notre » présence n’a pas empêché celles qui y furent commises… Les talibans ne sont pas dépourvus de photos de civils amputés ou tués par des missiles occidentaux. Un jour, Time Magazine en publiera peut-être une. Lui servira-t-elle de couverture ? Et quelle en sera la légende ?
Serge Halimi. -
zozefine
avez-vous lu ceci sur rue89 : je vois une fille..., et je copie colle le chapeau :
"Rue89 a fait réagir deux lycéens de Vitry-sur-Seine, garçon et fille, au docu édifiant « La Cité du mâle » annulé in extremis par Arte.
Ce mardi soir à 22h20, Arte devait diffuser « La Cité du mâle », un documentaire réalisé par Cathy Sanchez dans le cadre d'une soirée intitulée « Femmes : pourquoi tant de haine ? ». La programmation a été annulée au dernier moment par la chaîne qui explique, en commentaire sur Rue89, que certaines personnes se seraient senties en danger."
consternant et terrifiant. on devrait peut-être balayer devant notre porte très vite, parce que sohane brûlée vive et le sort en général de ces filles de banlieues (qui semblent en plus avoir tellement bien introjecté le discours mâle) laisse penser que les mutilations des femmes, d'aisha en particulier, pratiquées ailleurs ne sont pas de nature différente (juste une question de degré) que ce qui se passe ici, dans un pays dont la devise est "liberté, égalité, fraternité", -
Robert·
@si n'a pas jugé nécessaire (utile ?) d'ouvrir un forum à propos de la photo de la jeune soldate israélienne qui est pourtant, elle, un vraie photo de guerre.
Cette photo (et d'autres, publiées par Breaking the silence, sur lesquelles la polémique rebondit aujourd'hui) ne peut manquer de rappeler les photos triomphantes de l'époque coloniale pour lesquelles posaient sans vergogne quelques uns de nos soldats au service de la civilisation que nous répandions alors.
Eden Abergil en affirmant en conscience qu' « elle n'a rien fait de mal », ajoutant même qu'elle « leur a donné à boire et à manger » témoigne avec une clarté aveuglante de l'état d'une partie de l'opinion israélienne qui ne voit pas que ses dirigeants l'ont engagée dans une guerre coloniale que leur armée, baptisée par antiphrase Force de Défense Israélienne (IDF en Anglais), mène sans scrupules en dans laquelle beaucoup de ses soldat(e)s perdent leur dignité. -
Bebs
A l'occasion de sa conférence à la mutualité, Chomsky répond à de nombreuses remarques sur ce sujet, notamment la propagande et cette note de la CIA que l'on trouve ici
[www.wikileaks.org]. Cette guerre perdue n'aura au final que renforcée les talibans
Dans la première opération de la nouvelle stratégie d’Obama, les Marines américains ont conquis Marjah, une petite ville faisant partie de la province du Helmand, le principal foyer de l’insurrection. Le New York Times signale que :
« Les Marines se sont heurtés à l’identité des talibans, une identité tellement dominante que ce mouvement semble plus proche de la seule organisation politique dans une ville qui ne compte qu’un parti unique dont l’ influence touche tout le monde. Nous devons reconsidérer notre définition du mot « ennemi » a déclaré Larry Nicholson, commandant de la brigade maritime [ Marine] expéditionnaire dans la province du Helmand. ‘La plupart des gens ici se considèrent comme des talibans...Nous avons à réajuster notre manière de penser de façon à ne pas chasser les talibans de Marjah, c’est l’ennemi que nous essayons de chasser’ a-t-il déclaré ».
Les Marines sont confrontés à un problème qui a toujours harcelé les conquérants. Il s’agit d’un problème bien connu des anciens Marines du Vietnam. Le plus grand érudit du gouvernement d’alors se lamentait que l’ennemi était le « seul véritable parti politique possédant une assise populaire » et que tous les efforts faits pour se mesurer à lui sur le plan politique ressemblerait à un affrontement entre le menu fretin et une baleine. C’est donc en en utilisant notre avantage comparatif : la violence que nous avons donc dû surmonter leur force politique. D’autres ont connu des problèmes similaires, par exemple les Russes en Afghanistan dans les années 1980 : ils ont gagné toutes les batailles mais ont perdu la guerre. Après le triomphe de Marjah, les forces dirigées par les Etats-Unis s’apprêtent à donner l’assaut sur la ville principale de Kandahar où, d’après les sondages de l’armée américaine, 95% de la population s’oppose à l’opération militaire et 5 personnes sur 6 considèrent les talibans comme « nos frères afghans ». Encore une fois, cela fait écho aux conquêtes antérieures.
Dans ces conditions, il n’est pas étonnant que les autorités soient préoccupées par le fait que le soutien intérieur puisse s’éroder davantage encore. Une « fuite » récente émanant d’un rapport de la CIA, fait remarquer que « le peu d’informations livrées au public concernant la mission en Afghanistan a permis aux dirigeants allemands et français de ne pas tenir compte de l’opposition populaire et d’augmenter régulièrement leur contingent militaire pour la Force Internationale d’Assistance et de Sécurité (FIAS). Berlin et Paris conservent respectivement le troisième et le quatrième rang en termes de forces militaires présentes au sein de la FIAS, malgré l’opposition de 80% des Allemands et des Français à l’augmentation du déploiement des troupes au sein de la FIAS (selon un sondage datant de l’automne dernier) ». Il est donc nécessaire « d’adapter le message » pour « prévenir ou du moins contenir d’éventuelles réactions violentes ». Pour la France, la CIA recommande d’avoir recours à une propagande élaborée pour prendre en compte le « profond souci pour les civils et les réfugiés » et pour expliciter le sentiment de culpabilité des français liée à leur abandon. La note recommande de mettre particulièrement en avant la question de l’éducation des filles qui peut devenir « un point de ralliement pour l’opinion publique française en grande partie laïque, et donner aux électeurs une raison de soutenir une cause nécessaire malgré les victimes ». Les faits, comme d’habitude, n’ont pas la moindre pertinence. Si l’on prend par exemple les progrès de l’éducation des filles à Kaboul lors de l’occupation russe, ou le véritable impact des opérations militaires.
La note de la CIA doit nous rappeler que les états possèdent un ennemi intérieur : leur propre population, qui doit être contrôlée quand elle s’oppose à la politique de l’état. Ce problème se pose même dans les états totalitaires. L’Allemagne nazie a ainsi dû disputer une guerre « des armes et du beurre » pour tenir le public en respect. Dans les sociétés plus démocratiques, le recours à la force doit être remplacé par une propagande efficace dans la « bataille éternelle pour contrôler le cerveau des hommes » et pour « fabriquer un consentement » grâce à des « illusions nécessaires » et par une « simplification extrême, puissante émotionnellement ». (Citation des chefs d’entreprise et du philosophe préféré d’Obama, Reinhold Niebuhr, vénéré par les personnalités de l’establishment pour des motifs intéressants que je vais devoir laisser de côté). La bataille pour contrôler l’ennemi intérieur est tout à fait à propos aujourd’hui, et devrait être une préoccupation de première importance pour ceux qui veulent faire face de manière constructive aux graves défis d’aujourd’hui. -
Gavroche
Dans un vite dit, @si nous informe : la journaliste auteure de l'article de Time est mariée à un homme d'affaires afghano-américain... Qui a donc tout intérêt à voir les amerlocains rester sur place.
Bref, c'est encore plus dégueulasse que ce qu'on pensait... -
zozefine
- je voulais juste exposer la position paradoxale, issue des informations reçues par les médias et d'une analyse locale, personnelle, d'un humain contre cette sale guerre sale en afghanistan, et d'une femme qui dans ses tripes veut qu'on y reste pour la cause des femmes, et de quelqu'un qui raisonne et qui pense : "tuer les femmes pour les sauver, non merci". mais à part ça on est bien d'accord. j'exposais simplement un point de vue complètement chamboulé, divers, oui... non... oui mais non... non mais oui... parce que je pense que le monde est complexe et les points de vue d'une seule personne reflètent cette complexité. pas de réponse simple.
- je maintiens que la question des genres, et des fondements systémiques de TOUTES les sociétés, en particulier celui qui utilise les femmes comme monnaie d'échange et comme objet transactionnel, ailleurs comme ici, sont des questions ... dignes d'intérêt... si on veut changer quelque chose aux rapports entre humains, et donc d'un autre ordre que la "simple" oppression d'une catégorie d'humains par une autre (mais à aucun moment il me semble je ne fais pas une graduation de l'horreur, je ne dis pas que le nez coupé d'aisha est plus horrible que les syndicalistes assassinés en colombie). en gros, il me semble qu'il y a une différence de niveau logique entre une règle systémique qui organise l'ensemble des rapports humains depuis la horde primitive (la question des genres) et l'utilisation tactique, stratégique, historiquement "accidentelle" par un groupe contre un autre des différences entre cultures, peuples, classes sociales, religions, situations géographiques.
PS: j'ai ajouté mon nom, après avoir écouté une émission à FC sur l'anonymat sur internet. -
Stephen
L'exemple parfait de ce que Chomsky appelle les "victimes dignes d'intérêt" par opposition aux "victimes indignes d'intérêt" (intérêt pour l'élite dominante, en l'occurence ce sont les marchands d'armes et tous ceux qui soutiennent l'intervention en Afghanistan (dont le prétexte était 9/11 ... Il y a environ 9 ans) qui ont le plus intérêt à ce que l'histoire tragique de cette fille soit martelée et racontée sous tous les angles dans les médias).
Dans la série victime digne d'intéret, assez récemment on a vu les moines tibétains en France aussi.
Par contre, quand on découvre un charnier de milliers de personnes (syndicalistes et autres opposants, etc.) tout frais en Colombie, massacrées par l'armée, là les médias américains ferment leur gueule. Victimes indignes d'intérêt. -
ibrahim
au niveau des coincidence de cette une:
+ elle sort au moment ou debute le proces d'Omar Khadr ce jeune homme de 23 ans torturé par les americains depuis qu'il a 15ans
+ au moment ou un cuisiner d' al quaeda prend beaucoup plus de prison (8ans guantanamo avant proces +14 ans de prison) que des gros criminelles de guerre americain Iraq/Afghanistan
+les fuites de wikileaks et quelques autres alors oui cette une Une qui tombe vraiment au bon moment
quant au crime d'honneur afghan je me souviens aussi de cette bavure us camouflé en crime d'honneur -
Gigi
Lundi 9, dans l'émission de la 5, C dans l'air, une chercheuse du SERI, Madame Mariam Abou-Zahab, spécialiste de l'Afghanistan a dit clairement que cette mutilation n'a rien à voir avec les talibans, que cette funeste pratique est très répandue dans la région, et qu'elle est d'origine Indoue et trouve toujours son origine dans des affaires familiales, d'honneur...... ( voir la vidéo qui est en ligne ) -
Ervé
Une bonne nouvelle pour une autre victime des islamistes qui elle, a heureusement conservé son intégrité physique, mais reste toujours leur cible :
Grâce à la mobilisation de diverses personnalités politiques, des signataires d'une lettre ouverte à Sonia Gandhi, et au relais d'internautes sur les sites et les forums du Parti du Congrès, le visa indien de Taslima Nasreen, qui devait prendre fin le 17 août prochain, a été renouvelé. -
Ervé
Bon, je mets ça ici, c'est pas complétement hors-sujet, puisque concernant aussi des musulmans et des Amerlocains :
Le projet de construction d'une mosquée à 200 m de Ground Zero qui a provoqué, hier, une manifestation à New York.
Bloomberg, le maire conservateur de la Grosse Pomme a donné son aval, et Obama l'approuve au nom de la liberté de culte.
Titre sur le site d'Orange, mon fournisseur d'accès : "Obama veut une mosquée près de Ground Zero.
J'ignore quels connards de pseudo-journalistes sont chargés d'alimenter leurs infos, mais j'avais déjà remarqué à plusieurs reprises leur orientation. -
zozefine
je le répète ici, parce que je crois que c'est une question fondamentale :
pour sauver les femmes afghanes, on fait la guerre en afghanistan*, donc en tuant des civils (la guerre "chirurgicale" étant un mythe scandaleux), donc des femmes (des bébés, des fillettes, des adolescentes, des femmes, des vieilles) : donc peut-on vraiment assumer le fait que pour sauver les femmes afghanes, on les tue ?
ben cher yannick, après mûre réflexion et débat, je réponds que NON.
voilà bien une aporie.
*mais ne nous leurrons pas, c'est absolument pas pour ça qu'il y a la guerre en afghanistan, c'est juste un truc médiatique d'état-major, un horrible pare-feu, oh ces talibans qu'ils sont horribles et cruels, sauvons les femmes de leur mains barbares, mais si la coalition est là-bas, c'est pour de toutes autres raisons. cette belle photo, ce film pudique tellement bouleversants, cette si jolie jeune fille mutilée, c'est juste la cerise sur le gâteau, c'est juste ce qu'il fallait pour faire oublier les fiches de wikileaks, et le scandale sans nom qu'est cette guerre ignoble. d'ailleurs, on aurait eu un mec à la place (il y en a eu, je me rappelle avoir vu des photos, les mecs y passent AUSSI) ben je suis pas sûre qu'on aurait eu beaucoup à dire. à part un : ouais, quelle merde cette charia interprétée par les talibans et de manière générale par les intégristes. heureusement nous, on a eu que l'inquisition et la torture judiciaire...
PS: aporie vous dis-je, aporie !
PPS: en gros, toutes les fillettes d'afghanistan seraient mutilées, vitriolées, lapidées, violées, etc., la guerre en afghanistan n'a/n'aurait pas lieu pour sauver les XX de tous âges, mais pour maintenir un (non)équilibre géopolitique dans la région. tout le reste est poudre aux yeux, même si effroyablement aveuglante, la poudre -
lullushu
C'est compliqué comme débat.
Entre l'horreur, et une question éthique de vouloir faire ingérence dans la vie et l'histoire d'un peuple et d'une civilisation, c'est compliqué.
Est ce que le néo-colonialisme se justifie vraiment dans ce cas, avec les horreurs en plus que ça apportera?
De quel droit finalement pouvons nous juger l'histoire d'un peuple? Il a fallut que nous soyons nous mêmes choqué de certains aspects de notre histoire pour changer, comment voulez-vous que des peuples puissent changer si on ne leur laisse pas faire eux même leur histoire?
De plus, ce que nous jugeons comme horrible, ne l'est pas pour eux, notre jugement n'a qu'un sens tout relatif, à moins de procéder à un génocide ou d'étouffer un peuple (et encore) on risque de ne pas régler le problème, empêcher une horreur en en faisant des pires je suis pas sur que ça serve à quelque chose. -
zozefine
après quelques temps d'absence je tombe, littéralement, sur cet article. je dois avouer que décryptage ou non de cette horreur, mari intégriste, mari taliban, mari fou dans sa tête, jugement des talibans, pratique indienne ancestrale, d'une manière ou d'une autre, quelque part, ça fait bouger la ligne de front. j'ai toujours trouvé cette guerre en afghanistan absolument monstrueuse, non seulement parce que c'est une guerre, mais aussi, et dans le fond surtout, parce que ces décennies de guerre (pas oublier les soviétiques avant) sont en train de détruire totalement des peuples, leurs cultures, traditions, langues, etc., et me semblent appartenir à la catégorie génocide pur et simple.
on a beaucoup dit que la petite fille brûlée au napalm et courant sur la route a fait changer l'opinion américaine concernant la guerre au viêt-nam. je dois avouer que ma pensée la plus forte, la plus sauvage, en regardant ces images, en lisant cet article, ça a été : non, il NE faut PAS partir d'afghanistan, parce que le sort fait aux femmes est intolérable.
le terrorisme, c'est un peu une question de justice mondiale, nous payons à un certain niveau le fait que nous ayons pareillement méprisé, exploité, ignoré des gens, des cultures, des pratiques sociales. juste après le 11septembre, une dame dans la rue, l'air hébété : "ils nous haïssent !!", à la fois consternée et surprise. ben oui, ils nous haïssent.
mais le sort fait aux femmes, excisions, infibulations, lapidations, crémations, coupage de nez, d'oreilles, de mains, que sais-je, mariages forcés, viols, vitriolages, commerce, grossesses multiples et non désirées, esclavage, etc., cette utilisation de la femme comme un objet, fondant et essentiel au lien social, hélas hélas, tout d'un coup je me dis STOP, on est là-bas, les pratiques sociales à l'égard des femmes y sont innommables, que ce soit mari, ou père, ou tribunal talibans, coutume sacrée indienne, je m'en fous, là, je dis NON à la différence, ces fillettes ont droit à une enfance, du plaisir, de l'éducation, de la joie de vivre et même des loisirs de gosses, on y est, restons-y pour au moins, dans cette partie du monde, changer les choses pour les femmes.
hélène brajou dit sur le forum : "Mon vieux féminisme explique cela : ce n'est ni plus ni moins que du très bête sexisme : le mépris, la haine, le dégoût des femmes, par des hommes." non, c'est pas du sexisme, et surtout pas "bête", enfin oui, c'est l'effet, mais la cause, c'est un type de rapports sociaux, de culture qui implique cette chosification d'une catégorie d'humains (les XX), donc son emploi comme marchandise, avec le même rapport à cette catégorie qu'avec des bêtes ou des objets. et je peux pas m'empêcher de penser : putain, détruisons cette culture vite fait, obligeons-les à inventer d'autres rapports à la vie et aux autres, que ces petites filles puissent vivre aussi "normalement" que les petits garçons...
bref, ce qui est arrivé à cette aisha, peu importe qui est "le plus" responsable (en premier celui qui coupe, mais dans le fond et en réalité à une culture qui l'autorise) et ce qu'on en fait dans les médias, me trouble salement... -
Dindondelafarce
Un Taliban ça va, c'est quand il y en a plusieurs que ça pose problème... -
Athanase Broutechoux
Les talibans démentent : ils ont peut-être raison de le faire.
J'ai regardé dernièrement l'émission "Les humanitaires assassinés" (C dans l'air, sur France 5). Madame Mariam Abou Zahad (Chercheuse rattachée au CERI-Sciences Po et spécialiste du Pakistan et de l'Afghanistan) précise que cet acte ignoble n'est pas le fait des talibans (ils nient cet acte, justifiant que cela n'est pas dans la charia), mais qu'il s'agit d'une coutume/tradition venant d'Indes, où le nez est "l'honneur" de la famille. Et que, dans cette guerre d'Afganistan, il ne faudrait pas se tromper d'objectif.
Madame Abou Zahad n'excusait pas pour autant les talibans.
Son explication de ce fait me semble beaucoup plus honnête, rationnelle et intelligible que celle du Times. La lapidation est dans la charia. D'autres choses également. Mais, jusqu'à présent, il n'y avait aucune référence au "nez".
Mon vieux féminisme explique cela : ce n'est ni plus ni moins que du très bête sexisme : le mépris, la haine, le dégoût des femmes, par des hommes. -
antenne
"les dénégations ne sont pas à prendre pour argent comptant, tant les Talibans multiplient les démentis"
Je dirais au contraire : ce n'est que le deuxième démenti que j'aie noté, après celui concernant la femme enceinte fouettée puis 3 balles dans la tête.
On dirait que quelqu'un s'efforce de trouver le truc le plus horrible, pour frapper la populace.
Difficile de ne pas penser à cette autre "info" (reconnue depuis comme pure intox) : "les nourrissons arrachés des couveuses au Koweit et tués sans pitié par les soldats irakiens, en les jetant par terre"
"Ce témoignage avait été décisif pour convaincre les membres du Congrès de voter en faveur de la guerre" (source)
Il faudrait vérifier s'il n'y a pas un prochain vote au Congrès US, concernant l'engagement américain en Afghanistan. -
rimbus
la propagande n'a comme limites que notre capacité à la dénoncer.
http://rimbusblog.blogspot.com/2010/08/le-temps-de-la-propagande.html -
Gavroche
C'est curieux quand même...
Pour certains ici, la vidéo de l'expulsion musclée de la Courneuve était une manipulation du DAL... Et pas de la barbarie pure et simple de la part des "forces de l'ordre"... Nous étions tous de pauvres gens qui se laissaient aller à leurs basses émotions, abandonnant leur "raison" aux orties.
Pour les mêmes personnes, curieusement, cette image en couverture de Time ne serait pas une manipulation... Mais de la barbarie pure et simple de musulmans intégristes ... Des intégristes de la "génération spontanée" en quelque sorte. Sortis de terre, hop, juste comme ça, sans raisons politiques ni "géostratégiques"...
Des talibans gentiment "aidés" et mis en place à l'époque par les amerlocains pour contrer l'ennemi bolchevik... Mais là, curieusement, on crie juste "quelle horreur", les tripes et l'émotion parlent, et la réflexion ... pffft... Envolée.
Cherchez l'erreur... -
naymo
Pour appronfondir: dans l'emission 'c dans l'air' une sociologue spécialiste de la région à expliqué que c'étais une coutume local et déjas en 1916 les anglais qui occupaient la région avait crée une clinique reparation des nez.