Les regrets de Hollande mal reçus par la presse algérienne

Gilles Klein - - 0 commentaires

Les regrets de Hollande incomplets et tardifs. La presse algérienne revient, de manière plus ou moins acide, sur les "regrets" de François Hollande, après sa plaisanterie concernant le retour "sain et sauf" de Valls d'un voyage officiel en Algérie, très mal reçue de l'autre côté de la Méditerranée.

"Hollande : “C’est une polémique sans fondement” titre Liberté qui semble d'abord relativiser cette mini-crise "Entre Alger et Paris, dont les relations sont souvent passionnées et passionnantes, les blagues, qu’elles soient belges ou venant de Hollande, ne passent toujours pas. Surtout lorsqu’il s’agit de questions qui titillent l’égo des Algériens."

Mais Liberté souligne tout de même : "il faut bien admettre qu’il aura fallu que la presse française et l’opposition montent au créneau pour qu’enfin la présidence française daigne exprimer ses regrets. Des regrets qui portent cependant sur l’interprétation faite des propos, mais non pas sur le contenu."

Cela dénote la haine que vouent les Français aux Algériens”, juge un homme politique algérien, Nouara Djaffar du RND. Tandis que Liberté cite aussi des réactions françaises : “Nausée”, selon Jean-Luc Mélenchon, alors que Jean-François Copé déplorait un “dérapage verbal” et “déplacé”. Voilà une boutade qui n’aura pas le goût de la pintade de réveillon pour Hollande. Une plaisanterie de mauvais goût."

Hollande n'a "pas fait son mea-culpa puisqu’il s’est contenté de jeter la pierre à tous ceux qui ont bien compris et non interprété son propos clairement offensant." remarque Liberté.

Dans un deuxième article, le journal évoque les efforts communs pour améliorer relations franco-algériennes : "Ces semblants d’efforts butent cette fois-ci sur le plus stupide des contretemps: une boutade de mauvais goût d’un président Hollande badin mais pas toujours inspiré. “Les regrets” qu’il exprimait hier ne suffiront sûrement pas à dissiper toute la “moins-value” qu’il vient d’infliger à une relation aussi irrégulière que la qualité de son humour."

"Le Président par qui le scandale est arrivé a réussi à faire revenir Alger à de meilleurs sentiments par la magie d’un communiqué où il regrette mais ne s’excuse pas." remarque El Watan.

"Les conseillers de Hollande ont alors pris leur plume non pas pour s’excuser de cette «plaisanterie» de mauvais goût, mais pour dénoncer une «polémique sans fondement»." note El Watan avec une certaine acidité. "Tout se passe comme si sa petite phrase, qui a mis en boule les Algériens, était sujette à interprétation alors qu’elle était d’une clarté absolue."

Dans un deuxième article, le quotidien évoque "L’énième impair du Président «normal»" : "En une seule parole déplacée, le président Hollande a brisé bien des espérances. Si l’Algérie attendait un cadeau, de la part de la France, un an après la visite réussie du président Hollande à Alger, et récemment celle du Premier ministre Jean-Marc Ayrault, elle l’a eu, mais il rassemble plutôt à des étrennes empoisonnées. (...) il fallait se pincer samedi pour croire que le président François Hollande ait pu prononcer une telle phrase sans aucun sens, sauf celui de torpiller l’embellie des relations qu’il a pu rétablir avec l’Algérie."

Le quotidien officiel El Moudjahid salue à la Une les "sincères regrets" de Hollande avec un photo d'archive du président français avec son homologue algérien.

"Mieux vaut tard que jamais, serait-on tentés de dire. Presque une semaine jour pour jour après ses graves écarts de langage concernant notre pays, et après que même la classe politique hexagonale se soit enflammée pour dénoncer ses impardonnables propos, François Hollande a enfin fini, hier, en soirée, par exprimer des «regrets»." note amèrement Le Courrier d'Algérie.

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