Les Infidèles, censure programmée ?
Alain Korkos - - Silences & censures - 0 commentaires
Le ouèbe s'est emparé hier jeudi d'une nouvelle affaire, celle de la censure programmée des affiches des Infidèles, film de et avec Jean Dujardin et Gilles Lellouche dont la sortie est prévue fin février.
En vérité, tout a commencé il y a trois semaines avec un article de l'Express.fr publié le 12 janvier dernier, Les affiches des Infidèles sont-elles misogynes ? Ces affiches, placardées à Paris et en banlieue depuis ce lundi et pour une semaine, sont au nombre de quatre. Les voici :
Jeudi 2 février, un article du Parisien nous révélait que plusieurs plaintes avaient été déposées, que ces affiches allaient probablement être censurées. Le même jour Libération reprenait l'info, pendant que des internautes signalaient un peu partout sur la toile que ces visuels n'étaient guère originaux : ils ont en effet quelques grandes soeurs également censurées en leur temps (à l'exception du Paradis pour tous d'Alain Jessua, avec Patrick Dewaere dont ce fut le dernier film) :
Zack and Miri make a porno, film de Kevin Smith sorti en 2008 avec une affiche française différente,
et Paradis pour tous d'Alain Jessua, 1982
Affiches anti-tabac censurées en février 2010
Or donc, les affiches des Infidèles, que nous aurions dû voir toute la semaine, seront ôtées des panneaux aujourd'hui vendredi.
Bah ! Quelle importance ! "Qu'on parle de moi en bien ou en mal, peu importe, l'essentiel, c'est qu'on parle de moi" (la citation est attribuée à Léon Zitrone). Et l'on peut se demander si cette maxime un tantinet cynique n'est pas ici élevée au rang de stratégie commerciale, laquelle consisterait à confectionner des affiches qui auront, en cette période de pudibonderie hypocrite, toutes les chances de se faire censurer.
"On a fait une petite photo car nos affiches risquent de devenir collector", écrivaient avant-hier les Infidèles sur leur compte touiteur :
Il en existe d'ores et déjà une cinquième, une affiche tout à fait ordinaire qu'on va bientôt voir partout, et qui nous rappellera les images censurées. Sur celle-là, les deux compères se fendent la pipe… Contents du tour qu'ils viennent de nous jouer ?
L'occasion de lire ma chronique intitulée Ceci n'est pas une…, où il est question d'affiches censurées pour cause de tabagie.