Les Djihadistes, le paintball et le micro

Daniel Schneidermann - - 0 commentaires

Et les trois ? Que deviennent les trois "djihadistes-présumés

-qui-auraient-fui-l'Etat-islamique-et-que-la-police-a-manqués-à-leur retour-en-France" ? Même si plus personne n'en parle, on l'apprend dans Libé d'aujourd'hui : après qu'ils se soient rendus d'eux-mêmes à la gendarmerie, ils ont été placés en garde et vue, mis en examen pour "association de malfaiteurs en vue de la préparation d'actes terroristes" et , finalement, écroués. Cela ne les changera pas trop : à en croire leur récit aux policiers français, ils avaient déjà été mis en taule en Syrie par le groupe Etat islamique qu'ils avaient souhaité rejoindre, qui les soupçonnait d'être des "agents infiltrés". Une chose est sûre : ils auront bien des aventures à raconter à leurs petits enfants, le soir à la chandelle.

Pour quelle raison les mettre en prison en France ? A en croire Libé, la police n'a pas grand chose contre eux, sauf les habituels délits de proximité (rappelons-le : l'un deux est le mari de la soeur de Mohammed Merah). Ils ont "gravité autour". L'un d'entre eux aurait été "proche" d'un autre, lui-même "considéré comme" l'idéologue du groupe. Habituelles approximations de la chasse aux réseaux.

Rien d'autre ? Si.Ils jouent aussi un paintball. Pardon ? Oui, au paintball. Ne riez pas. Le paintball a des antécédents. C'est cet exercice, que M6, dans la foulée de la police, avait retenu à charge contre le groupe islamiste Forsane Alizza en 2012, dans un reportage que nous avions disséqué sur notre plateau. Ceci encore : l'un d'eux aurait découvert un micro à son domicile, et l'aurait détruit. Bref, la Justice a fait avec ce qu'elle avait sous la main, sans que ça émeuve grand monde. Il ne fait pas bon se promener entre les lignes, en temps de guerre.

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