"Les chihuahuas", critiques québécois des médias

Laure Daussy - - 0 commentaires

"Nous grognons, nous jappons, nous mordons. Journalistes, redoutez-nous (un peu)."

Les journalistes sont mis en garde : une sorte d'Arrêt sur images québécois est né, les Chihuahuas de la démocratie (il nous a été signalé par un @sinaute). Ce site a pris forme après le printemps érable, du nom de ce mouvement des étudiants québécois, né d'un refus de l'augmentation des droits d'inscription universitaires. Nous pointions ici le traitement médiatique parfois très dévaforable, de la part de certains éditorialistes québécois. C'est en réaction à ce traitement médiatique que le site est né.

Pourquoi les "chihuahuas"? C'est un "clin d’œil sarcastique à l’expression «les chiens de garde de la démocratie» historiquement employée pour qualifier le rôle des journalistes", expliquent les fondateurs. Le site propose analyses et réfléxions sur les médias. "Les Chihuahuas croient en la légitimité et l’importance d’une critique citoyenne des médias. Parce que trop souvent, la seule critique admise est celle émanant de la communauté journalistique", expliquent les fondateurs. Quatre personnes sont à l'origine du site : fonctionnaire, designer, ex-journaliste, et étudiant se présentent comme "des citoyens, exigeants, idéalistes, engagés".

Le site n'est pour l'instant pas très fourni. Parmi les articles que l'on y trouve, une critique, justement, d'un éditorialiste québécois, André Pratte, du quotidien La Presse, qui s'en était pris au Printemps érable. Il s'agit pour les chihuahuas de décortiquer son travail, de "mettre en lumière la stratégie (non-)argumentative" de cet éditorialiste, qui consiste par exemple à employer le mot "boycott" au lieu du mot grève, pour décrédibiliser le mouvement. Ou encore à présenter "commme des vérités et des évidences ce qui ressemble bien davantage à ses désirs", jugent les chihuahuas. "Ce mouvement est sans fondement", "le mouvement étudiant n’a pas d’impact", écrivait ainsi l'éditorialiste en mars. Un autre article dénonce encore "le caractère «intouchable» des journalistes, leur fermeture et leur intolérance à la critique."

Les auteurs veulent avoir la dent dure. Pour la couverture médiatique de la prochaine campagne électorale québécoise, ils ont présenté trois souhaits : "Du calme avec les sondages !",  respect de la pluralité, et "lutte contre les stéréotypes".

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