L'épargne "verte" finance des pollueurs, les médias regardent ailleurs

Loris Guémart - - (In)visibilités - 7 commentaires


Comment expliquer qu'une enquête collaborative européenne sur des milliers de milliards d'investissement dans la finance "verte", dévoilant qu'une bonne partie des produits d'épargne (par exemple en assurance-vie) censés être durables finançaient en réalité aussi des activités très polluantes telles que les secteurs miniers et pétroliers, ait pu connaître un si faible retentissement médiatique ? Le Monde avait pourtant choisi un titre accrocheur, "La grande tromperie des fonds d'investissement «verts»", et a aussi publié un article d'accompagnement, un chat avec ses abonné·es ainsi qu'un podcast pour compléter et promouvoir cette enquête, qui a nécessité la mobilisation à plein temps du journaliste Adrien Sénécat pendant plusieurs semaines. Ce dernier confirme à Arrêt sur images le désintérêt des médias en France, quasiment aucun n'ayant relayé ce travail de grande ampleur, mais signale qu'il a entraîné de nombreuses discussions parmi les acteurs de la "finance durable" sur leur réseau social de prédilection, LinkedIn. Il formule aussi l'hypothèse que la complexité du sujet, ainsi que le choix de n'examiner que les fonds "super verts", théoriquement les plus exigeants, a pu entraîner cette frilosité journalistique. Cette vidéo est issue de notre émission hebdomadaire diffusée en direct sur Twitch, Proxy.

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