Le producteur du "Zapping" licencié pour "faute lourde" ?
Robin Andraca - - Médias traditionnels - 0 commentairesOn ne se moque pas de Bolloré. Selon le site Les Jours, Patrick Menais, producteur du Zapping, qui a passé l'année à critiquer en creux son patron, a reçu vendredi 8 juillet une convocation à un entretien préalable à un licenciement pour "faute lourde".
Eté meutrier à Canal+, saison 2. Selon les informations du site Les Jours, confirmées par Le Monde, le producteur du Zapping, Patrick Mesnais, a reçu, ce vendredi, une convocation à un entretien préalable au licenciement, pour "faute lourde".
Le Zapping aurait-il trop critiqué son patron ? La chaîne, en tous cas, avance un autre prétexte à son licenciement pour faute lourde. "Selon la chaîne, M. Menais a déposé en son nom propre, à l’INPI, les noms « Le Zapping » et « L’Année du Zapping ». Deux appellations jugées constitutives du patrimoine de Canal+. Il est donc reproché à celui qui est salarié de la chaîne de chercher à se les approprier", écrit Le Monde.
Dès le 27 juin, lors d'une conférence de presse organisée pour présenter le "nouveau Canal", la direction de la chaîne avait annoncé que le Zapping ne serait pas reconduit à la rentrée, au motif que le format n'était pas, selon elle, "différenciant."
Tout au long de la saison, le Zapping n'a surtout pas ménagé son patron, actionnaire de référence de Vivendi. En reprenant, notamment, début octobre, de larges extraits d'un documentaire sur le Crédit Mutuel censuré par Bolloré, diffusé la veille sur France 3. En avril 2016, le Zapping s'était aussi fait remarquer en compilant les extraits les plus critiques d'un numéro de Complément d'enquête consacré à Bolloré.
Zapping du 8 octobre 2015
Zapping du 8 avril 2016
Dès le mois de mars 2016, le Canard Enchaîné affirmait que Menais se trouvait dans la "liste noire" de Bolloré, aux côtés de Jean-Baptiste Rivoire, rédacteur en chef adjoint de Spécial Investigation (dont l'émission est aussi supprimée), venu dresser en février 2016 sur notre plateau la liste des sujets interdits sur la chaîne de Bolloré.
"A l’automne, Patrick Menais était devenu représentant syndical (CGT) de Canal+", précise Le Monde. "Son statut de salarié protégé suppose une enquête de l’Inspection du travail dans le cadre de la procédure de licenciement – une complexité qui ne semble pas, pour le moment, dissuader la chaîne."