Le "petit malheur" de la SNCF (presse mondiale)

Gilles Klein - - 0 commentaires

L'affaire des nouveaux trains SNCF trop larges pour les quais de certaines gares, révélée par Le Canard enchaîné, fait les délices de certains journaux étrangers, d'autant plus qu'elle concerne un pays mondialement connu pour son TGV, souligne le Britannique The Independent. Si la SNCF et RFF se sont évertués, toute la journée du 21 mai, à relativiser le surcoût et le dysfonctionnement de l'affaire, ces explications n'ont pas convaincu la presse étrangère.

L'affaire des nouveaux TER trop larges pour les quais de certaines gares fait rire une partie de la presse internationale, des USA à la Chine (ci-dessous photo à la Une du China Daily) en passant par l'Inde ou le Koweit.

"Les nouveaux trains trop larges pour les gares" titre l'Américain Wall Street Journal.

En bas de la Une, l'Allemand Die Welt titre "Petit malheur" en soulignant que s'il est vrai que les Français ne cessent de se plaindre pour tout, pour une fois, ils semblent avoir une bonne raison de le faire, et l'Europe de rire un peu. Car la dernière mésaventure française est incroyable, aux yeux de Die Welt.

Un porte-parole de l'autorité responsable du réseau, RFF, a admis que le problème avait été bien découvert "un peu tard"."Une belle formulation".

Le quotidien belge De Standaard consacre une page entière au sujet, avec une citation de Ségolène Royal déclarant que "les responsables doivent payer la facture". Le journal croit que l'addition sera beaucoup plus lourde que les 50 millions d'euros annoncés et fait allusion à des fiascos équivalents en Belgique, comme celui du FYRA : un service de trains à grande vitesse reliant la Belgique aux Pays Bas qui n'a duré que quelques semaines, les trains fournis par un constructeur italien étant inutilisables.


La photo du TER est à la première page du cahier économie de Kathimerini (Grèce) "Les trains français trop larges pour les gares" titre le Kuwait Times.

Même étonnement, même photo dans la presse indienne comme le New Indian Express, tandis que The Hindu cite un responsable de la SNCF qui aurait déclaré, c'est "comme acheter une Ferrari et découvrir que votre garage est trop petit pour la voiture".

L'Espagnol La Vanguardia parle de "Fiasco" sur une demi-page. "Paris perd la face à cause d'une affaire de trains" titre moqueur l'Italien Libero.

Le Journal de Québec (Canada) Le Matin (Suisse)

Dans la journée du 21 mai, SNCF et RFF ont tenté de relativiser "l'affaire des quais". Cité par l'AFP, le patron de la SNCF, Guillaume Pepy. a affirmé qu'il n'y aurait "aucune conséquence financière ni sur les usagers ni sur les régions". Jacques Rapoport, le président de RFF a ramené les choses à leurs justes proportions : "Nous avons constaté un peu tardivement que nous avions des quais à reprendre", en 2011 pour des commandes effectuées en 2009 et une mise en service entre 2014 et 2016. Quant au coût de 50 millions, RFF le compare aux quelques 4 milliards investis annuellement par la société, selon elle, dans la modernisation des infrastructures. Une relativisation que ne reprend pas la presse étrangère d'aujourd'hui.


L'occasion de lire la chronique de Daniel Schneidermann Le train (n') entrera (pas) en gare

Lire sur arretsurimages.net.