Le Monde : "mélange nauséabond" de Péan
Gilles Klein - - 0 commentairesLe Monde consacre une page à la polémique sur les activités de conseil de Bernard Kouchner. Le quotidien du soir porte un regard très critique sur le livre de Pierre Péan sous le titre : "Derrière le scoop, un mélange nauséabond"
"A première vue, le " scoop " vendu avec le dernier livre du journaliste Pierre Péan est de taille: Bernard Kouchner aurait usé de sa position de ministre des affaires étrangères pour réclamer au président gabonais Omar Bongo le paiement de factures liées à un rapport qu'il avait effectué à la demande du Gabon avant de prendre la direction du Quai d'Orsay."
"(...) Sur ce présumé mélange des genres indéfendable, le journaliste a enquêté et livre des précisions troublantes que dément partiellement le ministre. Omar Bongo, en commandant un audit sur le système de santé gabonais à une personnalité promise à de hautes responsabilités, a, de fait, établi un lien d'argent qui lui permet aujourd'hui de prétendre peser sur la diplomatie française."
"Ces révélations n'occupent pourtant que 20 des 324 pages consacrées à pilonner l'icône. Car ce " scoop " gabonais en cache un autre, largement plus développé dans le livre et de nature non pas factuelle mais idéologique: Bernard Kouchner, l'une des personnalités les plus appréciées des Français, n'aime pas la France."
"(...)Après l'anti-France et le goût pour l'argent, voilà le ministre présenté en adepte d'un " cosmopolitisme anglo-saxon, droit-de-l'hommiste et néolibéral ". Un mélange nauséabond qui en dit davantage sur l'auteur que sur sa cible et jette le trouble sur le premier " scoop " du livre."
Le Monde consacre aussi un article aux activités de la société Imeda :
"Dans le dispositif des deux sociétés dirigées par ses amis, actives en Afrique, Bernard Kouchner apportait bien plus que des connaissances en matière d'assurance-maladie et de santé publique. Il apportait une image. Celle d'une célébrité, d'un homme aux multiples combats, le sceau de la générosité humanitaire, un certain entregent en France, l'apport politique et médiatique d'une popularité élevée. Pour Omar Bongo, l'inamovible président à poigne du Gabon, devenu en quarante ans l'incarnation des réseaux opaques de la fameuse " Françafrique ", " c'était un investissement ! Kouchner : une star ! ", raconte une des personnes impliquées de près dans le dispositif."