Le Monde : fin du pouvoir des journalistes (Libération/Les Echos)
Gilles Klein - - 0 commentaires"La SRM (Société des rédacteurs du Monde), qui représente les journalistes du quotidien, a abandonné ses pouvoirs historiques."souligne le quotidien Les Echos, comme Libération qui parle de "perte de contrôle" après le vote qui s'est déroulé hier.
"Lors d'une assemblée générale «assez calme», selon un participant, 91,6% des 250 membres présents de la SRM (sur un total de 350) ont accepté le principe d'une perte de contrôle du Monde Partenaires et Associés (LMPA) dans Le Monde SA (LMSA); et 90,7% ont approuvé le principe d'une recapitalisation de LMSA. Ces votes permettront au trio formé de Pierre Bergé, Xavier Niel et Matthieu Pigasse de prendre le contrôle du groupe: leur holding Le Monde Libre apportera 110 millions d'euros à LMSA, diluant de fait les actionnaires actuels. «Ce verdict était attendu: en acceptant en juin de choisir l'une des deux offres sur le groupe, la SRM acceptait de fait cette perte de contrôle», souligne Gilles Van Kote, président de la SRM." Les Echos mercredi 22 septembre 2010 "Les journalistes qui ont accepté quasiment comme un seul homme la vente de leur titre hier après-midi ont aussi négocié serré pour préserver une indépendance jalouse. (...) «Est-ce que je peux voter autrement que dans le sens de l’histoire, se demandait un journaliste avant l’assemblée générale hier. Entre Charybde et Scylla, entre le tribunal de commerce et cette solution-là, je préfère quand même celle-là.» Les trois mois et demi de discussions tripartites entre la direction, les futurs repreneurs et la SRM se sont déroulées sans remise en cause fondamentale et, la nuit précédant le vote, les négociations se poursuivaient encore, sur le droit de veto du pôle d’indépendance, notamment, en cas de cession du groupe", raconte Libération, dans un article illustré par un dessin de Plantu, paru dans Le Monde magazine. |
Dans le deuxième article, Libération rappelle : "Depuis la création de la Société des rédacteurs (SRM), en 1951, il avait cette particularité d’être un journal dont l’actionnaire de référence était les journalistes", avant de donner la parole à Jean-Marie Dupont (72 ans) président de la SRM de1973 à 1977: "Dans les années 80, on a dérivé. Lors de la succession de Jacques Fauvet en 1981, c’était à qui allait être roi à la place du roi. On est tombé dans une sorte d’autogestion. Après, la stratégie menée par Colombani et Minc a été de faire un grand groupe même sans les moyens financiers! La Société des rédacteurs, échaudée par les batailles du début des années 80, n’a pas voulu recommencer et elle s’est mise en vacances pendant dix ans. Fuite en avant, fric facile, salaires qui ont grimpé. On a fini dans le mur."