Le fils d'Eva Joly critique Aphatie et son "information tronquée"
Laure Daussy - - 0 commentairesLorsque Eva Joly est tombée dans des escaliers dimanche soir, elle devait se rendre chez Jean-Michel Aphatie le lendemain matin. L'éditorialiste de RTL a donc été prévenu en premier de la chute de la candidate, qui a dû annuler sa venue. Mais Aphatie a immédiatement twitté que la campagne de la candidate était "momentanément arrêtée". Sans le vérifier auprès de l'équipe d'Eva Joly, déplore le fils de la candidate, qui s'est fendu d'une tribune sur Rue 89.
A 00h04, Jean-Michel Aphatie publie sur son compte Twitter: "Info RTL: Eva Joly hospitalisée, sa campagne est momentanément arrêtée." Mais Aphatie n'a pas pris la peine de vérifier, déplore Julien Joly. "Personne ne sait rien, à ce moment, de l’état de santé d’Eva Joly et des éventuelles conséquences sur sa campagne. Les examens médicaux se poursuivent. Soixante minutes, c’est le temps que Jean-Michel Aphatie aura tenu, seul possesseur d’une information inexploitable parce qu’incomplète", déplore-t-il. "En moins de soixante signes, Jean-Michel Aphatie improvise sur une info manquante, il l’invente (...)".
"adieu déontologie, bonjour twitter
"
A 2h53, la rédaction de RTL reprend aussi l’info sur Twitter. L'info y est encore davantage amplifiée : "Sa campagne a été suspendue. Tous ses meetings de la semaine à venir ont été annulés." RTL se fonde-t-elle sur l'info d'Aphatie ou la radio a-t-elle vérifié entre-temps? Un proche de Joly, appelé par RTL s'est-il un peu trop avancé ? Toujours est-il que Julien Joly dénonce cette "fausse information". "Incroyable: des journalistes d’une même rédaction qui s’auto-intoxiquent, et dopent leur scoop aux bobards."
Pour Julien Joly, ce type d'info donnée sans vérification est d'autant plus impardonnable "qu'elle ne provient pas d’un anonyme soutier de l’information mais de Jean-Michel Aphatie" . "Editorialiste multi-cartes (il est aussi sur Canal+), Aphatie est l’homme qui a érigé le professionnalisme en valeur cardinale du traitement de l’actualité. (...) Et c’est pourtant cet homme qui a publié dans la nuit de dimanche une information tronquée, sans la vérifier, sans la recouper, sans prendre la moindre précaution ni faire le moindre effort. Adieu déontologie, bonjour Twitter. Un coup de fil au directeur de campagne et il pouvait tout savoir sur le scoop qui lui brûlait les doigts".