"Le fact-checking nous détruit" (Soumier/BFM)

Gilles Klein - - Intox & infaux - 0 commentaires

"Les seuls débats économiques du moment sont des débats de chiffres. Chiffres inutiles, chiffres illusoires, ils masquent l'essentiel de la situation qu'ils prétendent décrire, et permettent aux responsables politiques d'oublier qu'ils sont en charge de notre avenir."Sur son blog, le journaliste Stéphane Soumier (BFM Business), remet en cause l'intérêt du "fact-checking", la vérification des chiffres avancés par les politiques dans leurs discours. Il déplore que le débat économique n'ait pas vraiment décollé durant la campagne.

"Aucun des débats économiques ne devrait être un débat de chiffres, et pourtant tous se sont résumés pendant des semaines à des équations absurdes. L’économie n’est jamais statique, elle est dynamique, et la dynamique ne se «fact-check» pas, elle dépend de la volonté des hommes, s'emporte Soumier. La France sort à 5,2 et pas à 5,7 de déficit public? La belle affaire! Quelle importance dans le cadre d’une campagne présidentielle de 5 ans ?"

"A force de parler de chiffres, on a oublié de parler de politique. Comme toujours la responsabilité est collective. Les responsables politiques se sont laissé effrayer par les armées de «fact-checkeurs» mobilisés pour en découdre."


Soumier attribue une lourde responsabilité à cette pratique journalistique : "A force d’oublier de parler politique, on a mobilisé les extrêmes. Peut-être sommes-nous aujourd’hui incapables d’ambitions, incapables de vision, alors nous nous réfugions dans des querelles stériles pour tenter de décrire le réel. Mais ceux qui subissent le réel se foutent totalement des chiffres, ils ne voient que leur détresse."


Sur Twitter, Soumier a rapidement débattu du sujet avec Samuel Laurent, un des responsables du fact checking au Monde, et avec Alexandre Phalippou, en charge de l'économie au Huffington Post..

Pour entendre les voix de ceux que le journaliste critique, retrouveznotre émission consacrée au fact-checking...

A propos de ce débat, lire la chronique de Daniel Schneidermann: les décimales, ces importunes.

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