Le Boston Globe imagine Trump président

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De la politique fiction pour "lutter" contre Trump ? Dans sa Une fictive datée du 9 avril, le quotidien américain The Boston Globe envisage "ce dont aurait l'air l'Amérique avec Donald Trump à la Maison Blanche", à sept mois de l'élection présidentielle.

"Les expulsions commencent", titre le Boston Globe. Cette Une satirique, publiée dimanche 10 avril dans les pages "Idées" de l'édition dominicale du quotidien ainsi que sur son site internet, prend aux mots les déclarations du candidat à la primaire républicaine Donald Trump. Partant de quelques-unes de ses propositions choc (l'expulsion de tous les immigrés illégaux, l'appel à tuer les familles des terroristes, la construction d'un mur de séparation entre le Mexique et les États-Unis...) le journal imagine, à travers plusieurs articles, les conséquences de l'élection de Trump à la présidence du pays.

Le Boston Globe met ainsi en scène le président Trump s'exprimant en direct à la télévision américaine, annonçant le début des expulsions d'immigrés illégaux, "une des mesures gouvernementales les plus perturbatrices depuis la déségregation". Le programme d'expulsion coûterait ainsi la somme de 400 milliards d'euros, selon le quotidien, et nécessiterait l'action de plus de 900 000 agents du Service de Douanes et de l'Immigration (ICE). Le journal imagine même les conséquences : manifestations devant la Maison Blanche dispersées à coup de "gaz lacrymogènes", manifestants bloquant la circulation du métro, et même "émeutes" opposant travailleurs agricoles illégaux et forces de l'ordre.

Article de la fausse Une du Boston Globe concernant le refus d'un militaire de tuer la famille d'un terroriste

Autre exemple - fictionnel - choisis par le Globe : des soldats qui "refusent de tuer la famille d'un terrroriste de l'Etat Islamique". Cet article-ci applique notamment les prévisions d'un ancien chef de la CIA, le Général Michael Hayden qui déclarait en février 2016 que si Trump était élu "l'armée pourrait refuser de lui obéir". On retrouve également l'annonce du vote imminent d'une loi fédérale visant à faciliter les poursuites judiciaires pour diffamation envers les "ordures" de la presse.

L'édito qui l'accompagne est quant à lui bien contemporain. Le journal appelle le "Grand Old Party" (GOP, surnom du Parti Républicain) à tout faire pour empêcher Trump de remporter la primaire en faisant appel à des hommes "honorables et décents" comme Mitt Romney ou Paul Ryan. En effet si Trump ne parvient pas à réunir les 1 237 délégués nécessaires à l'investiture de fait, il revient à la Convention du Parti de désigner un candidat. Sans grande surprise, Donald Trump a de son côté réagi à cette publication en qualifiant le Boston Globe de "stupide" et "sans intérêt".

(par Pierre Meloni)

L'occasion de relire notre article : "Les journalistes américains ont-ils « merdé» à propos de Trump ?"

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