L'autre visage de Wikileaks (Les Inrocks)

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Jusqu'ici, l'australien Julian Assange incarnait à lui seul le site Wikileaks. Pourtant, l'organisation a un autre porte-parole : le journaliste islandais Kristinn Hrafnsson. Portrait dans Les Inrocks de cette autre figure de Wikileaks.

La succession d'Assange n'est pas ouverte, mais l'autre porte-parole du site, Kristinn Hrafnsson, pourrait très bien assumer ce rôle. Son profil est différent de l'australien : il n'est "ni un hacker ni un prophète du futur, comme son ami Julian s'en donne parfois le rôle. Non, lui n'est "que" journaliste. Plutôt du genre taiseux, baroudeur et enquêteur, attaché à la rigueur de l'information" indiquent Les Inrocks.

La conversion de Hrafnsson à Wikileaks s'est faite progressivement. Première étape, à l'été 2009 quand Wikileaks a publié des documents prouvant la corruption des dirigeants de la première banque islandaise. Hrafnsson a enquêté pour le compte de la télévision nationale mais le sujet a été censuré par la justice pour violation du secret bancaire. "Le présentateur furieux a alors donné le nom de Wikileaks aux téléspectateurs qui se sont rués dessus", raconte Hrafnsson.

Depuis cette date, Assange et le journaliste islandais sont restés en contact. Quand Wikileaks obtient la vidéo d'une bavure de l'armée américaine en 2007 en Irak, Hrafnsson suggère à Assange d'enquêter avant de mettre en ligne la vidéo : "il fallait être irréprochable pour avoir le maximum d'impact" explique-t-il aujourd'hui. Les Inrocks racontent la suite : "De son voyage en Irak, Hrafnsson rapportera les détails de cette tragédie, qui contredisent la version officielle des militaires (un raid légitime contre des insurgés). La vidéo va faire le tour d'internet, propulser Wikileaks sur la scène médiatique mondiale et provoquer la fureur impuissante de Washington. Dès lors, Hrafnsson devient porte-parole de Wikileaks et est rémunéré par l'organisation."

Pendant l'incarcération d'Assange, c'est Kristinn Hrafnsson qui est monté au créneau pour prendre sa défense et assurer la continuité de Wikileaks. Et même si l'organisation est attaquée de toute part, Hrafnsson pense qu'on ne pourra pas revenir sur cette nouvelle ère de l'information : "D'autres Wikileaks vont surgir bientôt, prédit-il. On peut tuer une organisation, mais on ne peut pas tuer une idée. Les idées survivent".

Les rapports de police, non expurgés, sont parus dans la presse, donnant davantage de détails sur les accusations dont fait l'objet Julian Assange. Notre article sur le sujet est ici.

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