Las Vegas / armes : "jamais le moment pour débattre" (Daily show)
Manuel Vicuña - - 0 commentaires Voir la vidéoLes Américains condamnés à voir les tueries de masse se répéter encore et encore?
Au lendemain de la fusillade de Las Vegas, la plus meurtrière survenue aux Etats-Unis, les "Late show" américains, programmes du soir qui mêlent humour et actualité, tentent chacun à leur façon de relancer le débat sur les armes. Face au refus de l’administration Trump de s’attaquer à la législation en vigueur, lundi aux Etats-Unis, les principaux shows télévisés du soir ont critiqué l’inaction des Républicains. À l’image du présentateur vedette Stephen Colbert estimant que "Ne rien faire est de la lâcheté".
Le site de Libération, qui a recensé les principales interventions des animateurs de "Late Shows", relève "l’émotion palpable de Jimmy Kimmel, lui-même originaire de Las Vegas, ou l’aspect désabusé de Seth Meyers et Conan O’Brien." A chaque fois, le propos est sérieux, le ton grave. À l’exception de Trevor Noah. Malgré les circonstances, l’humoriste sud africain, présentateur du Daily Show sur la chaîne Comedy Central a déploré avec humour le mutisme politique en matière de régulation des armes. Voir vidéo ci-dessous :
Revenant sur les propos de la porte-parole de la Maison Blanche, Sarah Sanders qui a estimé"prématuré de discuter de politique", Noah ironise: "Parfois j’aurais aimé utiliser cet argument quand j’étais petit et que j’avais fait une bêtise. Quand ma mère me grondait, j’aurais aimé pouvoir dire: «Crois-tu Maman, que ce soit le moment de politiser ce qui se passe?»" Rires du public. Et Noah de poursuivre: "Si vous dites qu’après une tuerie de masse ce n’est jamais le moment approprié [pour débattre], alors vous n’aurez jamais de discussion sur le sujet aux Etats-Unis parce qu’il y a une tuerie de masse quasiment tous les jours."
Une tuerie de masse chaque jour ? L'animateur du late show de Comedy Central est même en deça de la réalité. Au lendemain de la fusillade de Las Vegas, le New York Times a fait les comptes dans un édito. Plutôt qu'en mots, c'est en images que le quotidien dresse le bilan des "mass shootings", ces fusillades qualifiées de "massives" lorsqu'elles font au moins quatre blessées ou tués. "Chaque carré coloré représente un jour où au moins une fusillade de masse a eu lieu aux États-Unis" peut-on lire au dessus de l'infographie du Times. Le bilan est sans appel : "427 jours, 521 tueries de masse, zéro action du Congrès."