L'Argentine alliée à un fonds vautour (Les Echos)
Gilles Klein - - 0 commentaires
L'Argentine se bat pied à pied avec un fonds vautour qui voudrait se faire rembourser sa dette au plein tarif. Mais un autre fonds vautour américain collabore avec l’Etat argentin rappellent Les Echos.
Un fonds vautour, Gramercy, société d’investissement américaine spécialisée dans les achats de dettes à prix cassé, travaille avec le gouvernement argentin. Cela est expliqué dans un document consulté par Les Echos : "Gramercy travaille avec l’administration argentine sur des solutions destinées à régler [plusieurs] dettes non honorées."
Les Echos expliquent que Gramercy affirmait en 2012 travailler sur un règlement de dettes argentines qui faisaient l'objet d'un litige devant deux instances arbitrales internationales. Le New York Times l'avait déja signalé en 2012. Une information aussi rappelée par Bloomberg le 25 octobre dernier. Justement, Vivendi qui avait une créance argentine depuis 1997 vient d'annoncer le 21 octobre avoir réglé son litige avec l'Etat argentin. Le communiqué précise : "Dans le cadre d’un accord de partenariat avec un fonds américain, Vivendi a obtenu qu’en échange de cette créance, il lui soit remis des obligations de l’Etat argentin négociables sur le marché secondaire. A l’issue de la cession de ces obligations, Vivendi récupèrera un montant net d’environ 64 millions de dollars. " perdant au passage 25% de la somme qui lui était due. |
Vivendi qui demandait le remboursement depuis 1997, avait porté son litige devant le Centre international pour le règlement des différends relatifs aux investissements (CIRDI qui dépend de la Banque Mondiale).
Il y a de fortes chances pour que Gramercy soit intervenu dans l'accord avec Vivendi puisque, soulignent par ailleurs Les Echos, "son nom apparaît dans une poignée de câbles diplomatiques argentins publiés par le site WikiLeaks. L'un d'eux, datant de juillet 2008, est particulièrement éclairant: «Lorenzino [alors secrétaire d'Etat aux Finances] a prudemment reconnu qu'il avait rencontré des représentants du "hedge fund" américain Gramercy, qui essaient discrètement de convaincre le gouvernement de conclure un accord avec les investisseurs qui ont refusé l'offre d'échange[…]".
En clair, Gramercy gagne sur les deux tableaux. Sachant que le gouvernement argentin envisageait un échange avec des bons d'Etat, puisqu'il participait à la négociation, Gramercy a pu spéculer sur la dette argentine qu'il a achetée à bas prix, à des créanciers qui avaient perdu tout espoir de remboursement. Gramercy peut espérer revendre nettement plus cher ou bien échanger ses titres en faisant un joli bénéfice.