L'après Cecil : les anti-chasseurs chassent les chasseurs par l'image

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Pour les chasseurs, fini les photos-trophées sur le web. Lundi 17 août, plusieurs médias anglo-saxons ont publié des images trouvées par "We will not be silenced about hunters" ("Nous ne resteront pas silencieux vis-à-vis des chasseurs") du chasseur américain Allen Tarpley. Ce dernier postait sur Twitter des photos de ses enfants posant à côté de lions abattus.

des photos de ses enfants posant à côté de lions abattus.

Il n'aura pas fallu plus d'une nuit pour que le compte Twitter d'Allen Tarpley, chasseur américain de l'Indiana soit fermé, victime de la colère des internautes, comme le fut avant lui le Docteur Palmer décrié pour avoir tué le désormais célèbre Cecil the lion. Ce qui a déclenché cette vague de vindicte webpopulaire ? Deux images publiées sur Twitter montrant les deux enfants de Tarpley, âgés de 7 et 9 ans, carabine en main, assis près d'une lionne abattue. Avec l'une des deux photos trophées, le commentaire de "Safarihunter77" alias Allen Tarpley : "Mon fils de 9 ans avec son premier lion", daté du 9 juillet 2014. Reprises dans plusieurs médias anglo-saxons, ces images ont rapidement fait leur effet sur un public déjà choqué par l'affaire Cecil.

Capture du site internet du Mirror qui a choisi de flouter les visages des deux enfants


Comment ces photos sont-elles arrivées dans les médias anglo-saxons ? Par le groupe "We will not be silenced about hunters" (Nous ne resterons pas silencieux vis-à-vis des chasseurs), un collectif anti-chasseurs qui anime à la fois une page Facebook, un blog et un compte Twitter, indigné par la participation des enfants : "Quel genre de parents volent l'innocence de leurs enfants de cette manière ?" interroge le groupe sur Twitter. Qui est exactement ce groupe ? Contactée par @si, la porte parole et fondatrice de la communauté, qui souhaite se faire appeler Marisska par peur des représailles, explique : "J'ai créé ce groupe en juillet 2014 après avoir été bloquée dela page Facebook de Kendall Jones [une pom-pom girl chasseuse d'animaux sauvages]. Aujourd'hui, nous sommes sept à l'organiser depuis l'Afrique du Sud sauf une personne qui réside aux États-Unis et nous souhaitons créer notre propre ONG bientôt".

En attendant cette officialisation, leur objectif est clair : dénoncer toute forme de violence à l'encontre des animaux. En révélant sur le web au besoin les noms, les adresses et l'activité des maltraitants et des chasseurs, précise la présentation Facebook du groupe. "Mais nous ne sommes pas là pour créer des lynchages massifs et nous n’encourageons ni ne tolérons les violences contre les chasseurs", indique Marisska.

Sur Twitter, "We will not be silenced about hunters" mobilise sa communauté pour identifier les chasseurs


Un plan qui inclut le démarchage médiatique pour faire valoir leurs convictions. Dès dimanche 16 août, Marisska contacte plusieurs médias pour leur faire part d'une photo trouvée sur un site pro-chasseurs et dénoncer la participation d'enfants à des safaris qui ne sont selon elle, que "des plaisirs égoïstes, justifiés par des mensonges comme le fait que les chasseurs donneraient la viande chassée aux pauvres ; il est illégal de donner de la viande de lion car elle peut donner des infections !". Sur l'image communiquée aux journaux, un enfant en treillis militaire est adossé à une lionne morte et navigue sur une tablette. Sa légende ? "Le père peut être fier".

Insuffisant pour les médias qui ne publient pas l'information ? "J'étais déterminée à trouver plus", ajoute la porte parole. Un "plus" qu'elle finit par trouver avec les nombreuses photos du compte Twitter d'Allen Tarpley et qui se retrouveront sur les sites de presse. "En la matière, nous sommes des chercheurs avertis et nous n'excluons aucun support", vante-t-elle avant d'ajouter : "Les chasseurs sont désormais chassés".

Photo trouvée par "We will not be silenced about hunters", capture d'écran du site Mirror

Par Julia Gualtieri

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