La "prime" : en mettre ou non (des guillemets)

Sébastien Rochat - - 0 commentaires

Quel casse-tête ! Annoncé en grande pompe par le ministre du budget, François Baroin, le dispositif censé obliger les entreprises qui distribuent des dividendes (en augmentation), à verser une prime (à négocier) aux salariés n'en finit pas d'évoluer au fil des jours. Est-ce une prime de 1000 euros ? Un peu moins ? Sera-t-elle versée à tous les salariés ou à une partie d'entre eux ? Comme le notait Daniel Schneidermann dans son 9:15 du jour, les journalistes ne savent plus comment appeler "Laprime". Illustration avec les titres du Monde.fr



Le 15 avril, deux jours après l'annonce de la mesure par François Baroin, Lemonde.fr l'appelle la "prime" de Baroin. Avec des guillemets: en 48 heures, Baroin a fait machine arrière et ne parlait plus que d'un "encouragement à la négociation". Les guillemets permettent donc de prendre une certaine distance.

Mais trois jours plus tard, le 18 avril, la "prime" a perdu ses guillemets et reçoit le label "prime gouvernementale". Lemonde.fr souligne qu'elle touchera "une minorité de salariés". En dépit de cette restriction, le site du journal la baptise deux jours plus tard, le 20 avril, "prime aux salariés". Mais toujours avec des guillements, on ne sait jamais.

Et le 21 avril, patatras : exit les salariés, la "prime" qui suscite l'hostilité des partenaires sociaux retrouve ses guillemets et est désormais estampillée Sarkozy (et non plus Baroin). Sur ce point au moins, c'est logique : qui peut mieux incarner l'impopularité d'une mesure que celui qui est au plus bas dans les sondages ?

Si vous avez manqué le début du feuilleton de "Laprime", lisez la chronique de Daniel Schneidermann : "Laprime", ou comment l'appeler ?

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