La presse se lance dans le e-commerce (LSA)
David Medioni - - 0 commentairesLe e-commerce sauveur de la presse et des médias ? C'est ce que semble penser Condé Nast, éditeur de GQ, Vanity Fair, Vogue ou encore Wired. En effet, le géant américain vient de recruter le spécialiste e-commerce des Galeries Lafayette pour diriger sa branche interne dédiée à cette nouvelle activité. Mais en mêlant presse et e-commerce ne met-on pas en danger son indépendance ?
Un ponte des Galeries Lafayettes chez Condé Nast l'éditeur de GQ, Vanity Fair, et Wired, c'est possible. Pour devenir éditeur ? Pas tout à fait. Franck Zayan vient d'être recruté par Condé Nast pour diriger une nouvelle branche de e-commerce que souhaite lancer le géant américain de l'édition. C'est LSA qui rapporte l'information. Et le site de l'hebdo dédié à la grande distribution d'analyser la portée de la tentative de création d'un nouveau modèle économique pour les médias. Avec une question : le e-commerce peut-elle être la solution ? Ainsi, LSA revient sur les différentes initiatives déjà tentées par les médias et notent qu'elles s'approchent du e-commerce, sans être pour autant d'une très grande ampleur. |
"Certains grands journaux possèdent d’ailleurs depuis longtemps leur boutique comme Le Monde, Le Figaro ou encore Libération. Mais il s’agit pour la plupart de la vente de produits éditoriaux comme des éditions spéciales, des hors-série de prestige, de beaux livres… Libé va certes un peu plus loin en proposant des produits dérivés malin comme des coques d’iPhone personnalisées aux couleurs du quotidien ou encore une LibeBox alimentaire pour Noël proposant une sélection de mets sélectionnées par la rédaction. Mais dans le fond tout cela fait davantage penser aux goodies qu’à une réelle stratégie sur le e-commerce. Seul TF1 jusqu’à présent avait une approche plus globale avec son site TeleShopping qui vend les produits présentés dans la fameuse émission", écrit ainsi Frédéric Bianchi. Il donne le chiffre d'affaires conséquent de TéléShopping : "100 millions d’euros de chiffre d’affaires pour un bénéfice qui frôlait les 3 millions d’euros en 2011". Jonathan Newhouse le PDG de Condé Nast explique la stratégie de façon simple. "L’édition et le commerce étaient avant des expériences complètement différentes avec d’un côté un lecteur, de l’autre un acheteur. Mais ce n’est plus le cas avec internet où les deux expériences sont désormais très proches." Cela en mettant un lien en bas de l'article pour acheter le produit dont il est question dedans.
Et notre confrère de LSA de noter que cette logique est en train de prédominer dans les médias. En effet que fait Jeff Bezos, fondateur d'Amazon, en rachetant le Washington Post si ce n'est un rapprochement en sens inverse, du e-commerce vers la presse ? Reste une question : l'indépendance mise à mal et les conflits d'intérêt qui risque d'être nombreux. "Pour jouir d’une forte audience, le média doit être crédible. Et pour être crédible, il doit être indépendant. Or associer de la sorte une pratique commerciale et un contenu éditorial peut faire douter de la crédibilité de ce dernier. Un lecteur pourrait ainsi légitimement douter de l’objectivité d’un article positif sur un smartphone si un lien au bas de l’article permet d’acheter ledit téléphone", note LSA. C'est certainement l'une des questions qui sera l'une des plus posées à l'avenir aux médias.
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