La presse, ce produit de luxe

David Medioni - - 0 commentaires

"Le prix de la différence".

C’est par ce titre un brin ronflant que Nicolas Demorand, PDG de Libération, explique dans l’édition d’aujourd’hui les raisons de l’augmentation du prix du quotidien (article payant). Il vaudra désormais 1,60 euros. "Libération, avec la plus-value de ses 200 journalistes et ses angles inédits, vaut plus cher qu’un café au comptoir, mais beaucoup moins cher qu’un paquet de cigarettes", écrit Demorand. Le 1er janvier dernier, Louis Dreyfus, PDG du Mondeavait lui aussi, dans des termes différents mais au sens similaire, justifié à la Une du journal le nouveau prix du Monde (1,80€). Libération, comme Le Monde (1,80€, +10c), Le Figaro (1,60 € +10c) ou La Croix (1,50 € +10c) a donc été contraint en ce début d’année 2013 d’augmenter son prix.

Contraint ? Oui contraint. Les quotidiens n’ont pas subitement décidé de faire payer plus cher la « plus-value » produite, ils y ont été contraints par une chute réelle des ventes au numéro. En effet, selon les derniers chiffres publiés par l’OJD (l’organisme qui contrôle la diffusion des journaux en France), qui datent d’octobre 2012, la tendance générale est à la baisse. Ainsi, sur un an par rapport à octobre 2011, Le Parisien / Aujourd’hui en France recule de 3,7 %, La Croix de 3,8 %, Le Monde de 1,8 %, Le Figaro de 0,9 % et Libération de 10,7%. Sur la période, seuls Les Echos ont gagné des lecteurs. Nicolas Demorand et Louis Dreyfus ont raison. Les lecteurs payeront donc le prix de la différence…éditoriale certes, mais surtout financière issue de l’érosion réelle du nombre d’acheteurs.

En décembre dernier, Libération avait d'ailleurs consacré tout un dossier à la crise des ventes de la presse. Sans parler des siennes... @si l'avait raconté ici.

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