La presse allemande unie contre Google
Gilles Klein - - 0 commentairesLes éditeurs de presse allemands soutiennent un projet de loi visant à taxer Google Actualités. Google contre-attaque et tente de mobiliser les internautes.
"Toi aussi tu veux trouver à l’avenir ce que tu cherches ? Défends ton réseau !" La home page de Google Allemagne interpelle l'internaute avec un lien vers une page Google critiquant le projet de loi sur la propriété intellectuelle (Leistungsschutzrecht) qui sera étudié demain par le Parlement. Cett loi l'obligerait à verser de l'argent aux journaux auxquels il renvoie dans la page Google Actualités. L'un des titres de la Une du quotidien Die Welt annonce aujourd'hui que "Google attaque la presse". |
Sur la page critiquant le projet de loi, Google présente les arguments suivants : "Il n’y pas de publicité sur Google News", "Chaque éditeur décide s’il veut être référencé par Google News ou non", "En 2003, la cour constitutionnelle a permis aux moteurs de recherche d’afficher des extraits d’articles". "Une telle loi affecterait chaque utilisateur d’Internet en Allemagne en privant d’information les consommateurs et en entraînant des coûts supplémentaires pour les entreprises", précise Stefan Tweraser, patron de Google Allemagne, qui ajoute : "La plupart des citoyens n'ont encore jamais entendu parler de cette proposition de loi (...) alors que celle-ci pourrait concerner tous les internautes en Allemagne". La presse autrichienne évoque elle aussi la polémique |
Google a également mis en ligne une carte interactive de l'Allemagne affichant d'un clic sur chaque circonscription le nom de chaque député, son parti, et ses coordonnées complètes (adresse postale, téléphone, fax, email) pour que les internautes le contactent et fassent pression sur lui afin qu'il vote contre ce projet de loi qui passera en première lecture demain jeudi. |
Les grands groupes de presse comme Springer ou Bertelsmann, membres de la fédération des éditeurs de journaux BDZV et de l'association des éditeurs de magazines (VDZ), soutiennent, bien sûr, ce projet de loi. En avril dernier, les éditeurs avaient commencé à diffuser une vidéo de quatre minutes expliquant leur position. |
À l'opposé, une centaine d'organisations telles que l’association Creative Commons ou le Chaos Computer Club expriment leur opposition à ce projet de loi sur le site IGEL (Initiative Gegen Ein Leistungsschutzrecht), considérant que la liberté d'Internet est menacée. C'est aussi le cas de la fédération BITKOM (Bundesverband Informationswirtschaft, Telekommunikation und neue Medien) qui rassemble plus de 1 700 sociétés du secteur des technologies, des télécommunications et des nouveaux médias.
Un nouvel élément pour notre dossier Google, pieuvre ou idole ?