La phrase que Hollande n'a jamais prononcée (L'Express)
Laure Daussy - - 0 commentaires"Non, ça ne coûte rien, c'est l'Etat qui paye" : cette phrase, que Feançois Hollande n'a jamais prononcée lors de l'émission "En direct avec les Français", le 6 novembre, a pourtant fait le tour des réseaux sociaux et servi de titre à un édito du Figaro. En réalité, Hollande expliquait que les contrats d'avenir ne coûtaient rien aux collectivités, mais à l'Etat. Ce que n'a pas manqué de souligner l'Express.
Dans cet extrait, Hollande évoque les contrats d'avenir. La personne qui l'interviewe remarque que ce sont les collectivités locales qui doivent les mettre en place. Ce que Hollande reconnait : "la ville de Marseille n'a pas voulu mettre en place les emplois d'avenir, vous avez raison". Le présentateur Gilles Bouleau l'interrompt : "parce que ça coûte très cher".
-"Non, c'est l'Etat qui paye" , rétorque alors François Hollande.
-"Ca coûte trois milliards d'euros pour 150 000 emplois d'avenir", ajoute Bouleau.
-"Oui, mais c'est l'Etat qui paye", répète Hollande.
-"Ben l'Etat ce sont les contribuables...", rappelle Gilles Bouleau.
- "Oui, mais c'est pas la collectivité marseillaise ou le département ou la région. Mais, je vais y revenir, c'est l'Etat qui fait l'effort", précise François Hollande.
L'idée est donc de dire que l'effort porte sur l'Etat et non sur la collectivité. Pourtant, ce n'est pas ce qui va être retenu. La députée UMP de Moselle Anne Grommerch reprend ainsi la phrase sur Twitter, comme le précise l'Express :
Le Front national se fend d'un communiqué pour dénoncer la phrase. Yves Thréard reprend la fausse citation dans son éditorial du Figaro. Selon lui, cette réplique "aussi spontanée que déconcertante, résume toute l'action de François Hollande depuis son arrivée à l'Elysée. Politique qui consiste à laisser filer les déficits, à dépenser l'argent que l'Etat n'a pas et à considérer les contribuables comme d'aimables vaches à lait".