La justice donne raison à Clarin (presse argentine)
Gilles Klein - - 0 commentairesDéfaite pour Cristina Kirchner, qui voulait démembrer le groupe de presse Clarin à partir du 7 décembre. Les juges lui ont dit non, et la Cour suprême a confirmé cette décision en rejetant son recours hier lundi. La présidente argentine n'apprécie pas du tout, et exige que les juges « respectent la volonté populaire ».
Plus que contrariée par la décision de justice qui l'a empêchée de mettre en vente les actifs du groupe de presse Clarin le 7 décembre dernier, Cristina Kirchner a fait appel auprès de la Cour suprême. Via une procédure accélérée, per saltum, qui ignore les étapes de recours intermédiaires. Mais la Cour suprême a rejeté cette demande hier lundi. Kirchner devra donc patienter, attendre un jugement sur le fond. Pagina 12 fait, ce mardi, un jeu de mots sur le terme juridique "saltum" qui a aussi une signification plus ordinaire (saut) en montrant une photo d'un grand plongeoir de piscine, et souligne que le rejet de la demande du gouvernement a fait l'unanimité des juges de la Cour suprême. |
"Medias : la Cour rejette le per saltum du gouvernement", notent aujourd'hui les Unes de Clarin et de Uno.
Dimanche dernier, Kirchner avait organisé à Buenos Aires un rassemblement de dizaines de milliers de ses partisans sur la place de Mai. Elle répondait ainsi aux importantes manifestations de ses opposants, qui ont eu lieu dans tout le pays depuis la rentrée. Au cours de ce rassemblement, Kirchner s'en est prise avec force à la justice qui devrait, selon elle, respecter la volonté du peuple (au lieu de donner raison au groupe de presse Clarin).
"Pression sur la justice et attaque contre la presse libre" "Cristina parle d'armes médiatiques et d'armes judiciaires" pour Clarin, hier lundi.
"Dures critiques de la présidente contre la justice" pour El Dia qui, contrairement à Clarin, publie une photo de la foule sur la place de Mai.
"Cristina demande une justice favorable au peuple", estime Cronica qui est pro-Kirchner, et annonce des chiffres mirobolants : il y aurait eu 400 000 personnes sur la place de Mai, et 800 000 dans tout le pays.
"La présidente exige que les juges « respectent la volonté populaire »", cite La Nacion avec une photo des feux d'artifice tirés dimanche soir lors du meeting de Kirchner à Buenos Aires.