La fixeuse de la "Cité du mâle" condamnée à quatre mois ferme

Laure Daussy - - 0 commentaires

La peine est plutôt lourde : quatre mois de prison ferme pour menaces de mort.

Selon l'AFP. le tribunal correctionnel de Paris a condamné aujourd'hui à huit mois de prison, dont quatre avec sursis, Nabila Laïb, la "fixeuse" qui avait préparé et participé au tournage du documentaire La Cité du mâle, diffusé fin septembre 2010 sur Arte. Elle avait menacé de mort par téléphone la réalisatrice du documentaire, Cathy Sanchez.

"Je t'éclate, Je te défoncerai, Tu vas crever!", avait-t-elle lancé à Sanchez, selon la procureure. Elle venait de découvrir le montage final du documentaire, consacré au machisme en banlieue, et auquel elle avait participé - en tant que journaliste selon elle, et en tant que "fixeuse" (pour mettre en contact les journalistes avec des jeunes de cité) selon la production, Doc en Stock. Elle était en désaccord avec cette version finale du film. Dans un premier temps, le documentaire avait été déprogrammé, car Laïb avait affirmé à la société de production qu'elle risquait des représailles s'il était diffusé en l'état. Puis, elle avait dénoncé une "instrumentalisation et un bidonnage". Dans une enquête sur le sujet, @si n'avait toutefois pas perçu de bidonnage, mais pointé un commentaire très appuyé, et un choix délibéré d'extraits d'interviews les plus caricaturaux.

"Cette décision rappelle que dans un Etat de droit, on ne menace pas, on ne terrorise pas des journalistes. C'est une décision qui remet les pendules à l'heure dans cette affaire où beaucoup de contre-vérités ont été énoncées", a réagi Me Claire Chaillou, l'avocate de la réalisatrice auprès de l'AFP. Le Parquet avait requis hier huit mois de prison, dont deux avec sursis.

Quelques jours après la diffusion du documentaire, des jeunes de Vitry-Sur-Seine, lieu de tournage du documentaire, avaient menacé la production. Nous vous en parlions ici. Retrouvez également notre enquête sur le documentaire et notre article consacré à la "contre-enquête" filmée revenant sur la polémique.

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