-
zozefine
je voudrais revenir sur les liens que kerbraz a donnés, en particulier cette page afrique verte et dans cette page un article sur les technologies locales dont je copie colle un extrait :
le défi consiste à trouver, promouvoir et disséminer des innovations pertinentes pour l'agriculture africaine. Le rapport indique que le problème réside dans le fait que « la tendance jusqu'à présent était de se concentrer sur la mise en œuvre de modèles internationaux de développement agricole sans s'interroger sur leur applicabilité aux conditions locales ». « On peut utiliser diverses technologies à technicités moyennes, faibles et hautes, ainsi que différentes combinaisons de technologies, pourvu qu'elles soient adaptées aux diverses conditions, zones écologiques et cultures africaines », estime Michael Lim, économiste à la Division de la technologie et de la logistique de la CNUCED. Toutefois, reconnaît-il, c’est « assez difficile ».
mais l'ensemble des articles présentés est passionnant.
je suis persuadée que si l'aide humanitaire concentrait à la fois son action et ses réflexions dans cette direction, notre attitude à nous serait extrêmement différente. -
cyberprout
Est ce quelqu'un sait pourquoi la grève de la faim de 17 militants pro démocrates, journalistes ou étudiants emprisonnés en Iran depuis les manifestations de 2009 est si peu traitée dans les médias français (à l'exception d'un article dans le figaro.fr)? Il y a pourtant parmi eux le fameux Madjid Tavakoli pour lequel des dizaines de milliers de personnes s'étaient prises en photo et les avaient envoyé pour le net.
Je suis étonné que les journalistes ne soient même pas émus par le sort de leurs confrères dont l'état de santé s'aggrave rapidement: maintenir les gens dans l'ignorance c'est les laisser crever. Pourtant ces gens sont des héros, porteurs d'un message fort: ils sont prêt à mourir pour la démocratie et les droits de l'homme. C'est un message qui donne a réfléchir au moment ou la démocratie décline en occident. -
Gavroche
Cigale vous avez raison, mais pourquoi crier aussi fort ? Vous pouviez donner votre avis sans cela, non ? -
zozefine
bon, j'ai l'impression de baver dans le désert, c'est le cas de dire, vous vous congratulez parmi, ah quelle merveilleuse analyse, merci smack smack, mais j'aimerais bien savoir POURQUOI ces analyses concernant la distribution de blé et de son de blé (les bras continuent à m'en tomber) et tous les aspects crapoteux qui accompagne le "joli geste humanitaire" ne s'accompagnent pas, de la part de journaliste quand même plutôt futée et pointue, d'une analyse des raisons qui font que l'humanitaire, pompe à fric bien connue, va distribuer des sacs de riz (ah, kouchner, du riz dans des pays dont tout le système hydraulique est en déréliction) mais ne conçoit pas en parallèle des projets à long terme d'agriculture vivrière dans les zones semi-arides.
j'aime bien @si, mais là je vous trouve vraiment nuls les uns et les autres, aucune curiosité, aucun sens critique en fait, vous faites de la pensée unique humanitaire tout en dégueulant dessus, lamentable
je me retire de cette discussion. ce pouvait être l'occasion de discuter à fond sur ce que signifie VRAIMENT distribuer nos restes de son de blé aux affamés du monde sans les laisser ou les aider à cultiver LEUR sorgho et leur mil (ce qui était tout de même un des thèmes de ce dossier, je cite : "les débats sur la nature de l'aide humanitaire", mais rien, nada, vous vous roulez des pelles entre vous ahlala les vilains gouvernements, ahlala les vilains promoteurs, etc. - personne n'en sait plus sur la nature perverse de l'aide humanitaire quand elle se contente d'apporter de la bouffe sans s'accompagner d'une vraie opportunité pour les populations de retrouver leur autonomie alimentaire. mais c'est clair, les soutenir pour ce retour à l'autonomie, ça casserait le jeu de l'humanitaire "tenez-mon-brave-un-peu-de-son-de-blé-pour-votre-transit-intestinal amen non ne me remerciez pas"
berk -
Compunet
excellent article Justine
le décryptage tel qu'on l'attends
pas grand chose à rajouter
parfois des journalistes paient le prix de la conscience : Kevin Carter, Soudan 1993, distribution alimentaire.......
.......ce qui n'est jamais le cas des spéculateurs et des gouvernements complices ! -
Sylvie N.
Merci pour cet article qui nous rappelle que trop bien la partialité des informations qui nous sont transmises.
[quote=Justine Brabant]Le directeur de MSF affirmait ainsi, en 2005 : "Il faut comprendre qu’au Niger, ne meurent que des bébés de six mois à trois ans. À cet âge, les enfants ont besoin de farines spécialisées. Or, aujourd’hui comme hier, l’Unicef n’en a pas un gramme en stock." (9) Le problème a-t-il été résolu ?
Je ne comprend pas bien.
De 6 mois à 1 an, le bébé peut encore être exclusivement allaité sans que cela ne pose de problème de nutrition particulier.
A plus de 1 an, une faible carence en fer peut apparaitre, même si beaucoup de bambins à terrain allergique peuvent être allaités sans problème particulier jusqu'à plus de 18 mois.
Avant que lait maternel ne présente de carence grave, il faut déjà que la mère en présente de très grave (l'organisme puise dans les réserves maternelles pour produire un lait à peu près constat pour nourrir le bébé). Elle décèderait donc bien avant son bébé.
Ou alors faut-il comprendre qu'il s'agit là essentiellement de bébés abandonnés justement à cause de la famine ?
Si tel est le cas, ce n'est pas de "farine spécialisée" qu'ont besoin ces bébés, mais de lait artificiel, non ? Ca a la même couleur, mais ce n'est pas vraiment la même chose non plus...
Sylvie -
Compte supprimé à la demande de l'utilisateur
Ce message a été supprimé suite à la suppression du compte de son auteur
-
Tom-
Ma conviction est faite. Tous les journalistes devraient aller faire un stage au Quotidien à Dakar.
Bon retour ! -
Philippe FRYD
un exercice exemplaire de décryptage. -
Lisuzan
excellente enquête, excellent article, félicitations :-) -
lapopo
Merci pour cet article !
Un bien bel exemple de déconstruction et d'analyse d'images. -
grattecul
J'ai pu lire l'article mais je n'ai pu voir aucune des vidéos montées par Rochant. Pourquoi ? -
Justine Brabant
Je profite du partage de liens et de suggestions de lecture pour conseiller cette interview de Christophe Ayad sur le blog "Issues de secours" (qui traite de questions humanitaires), que je n'ai pas fait figurer dans l'article mais qui prolonge la réflexion sur les relations entre humanitaires et journalistes.
J'en profite aussi, s'il passe par là, pour mettre un peu la pression sur Olivier Falhun de MSF, qui anime "Issues de secours", et qui est gentiment venu à moi à la suite de la publication de cet article : j'espère qu'il trouvera un peu de temps pour répondre, comme je lui ai suggéré, à quelques questions qui à ma connaissance restent sans réponses. En particulier :
- concernant l'aide alimentaire d'urgence envoyée actuellement au Sahel : nature et provenance des denrées, délai d'envoi, question des OGM
- sur la communication de MSF : les leçons qui ont pu être tirées de l'imbroglio de 2005 (la passe d'armes avec le Pam notamment), la notion de "construction d'un objet de santé publique" (comment, en tant qu'ONG, on choisit un "combat", et de quelles armes on dispose pour le rendre intelligible), ou encore le regard de l'ONG sur les reportages de type TF1.
Je suis sure que cela pourrai alimenter un débat intéressant. Tout comme, par exemple, le texte que va nous proposer très bientôt DanetteOchoc à propos des conférences ministérielles de l'OMC ... -
zozefine
j'ajoute : considérer le problème du point de vue de l'économie mondiale, à mon avis, est une erreur fatale pour ces pays. le cours du blé, c'est bon pour les gros producteurs de blé, mais pas pour des pays à économie aussi déséquilibrée que ces pays africains aux sous-sols pillés. d'abord produire du blé en afrique (sub)sahalienne est une hérésie, et ensuite il faut (faire) retrouver les réflexes locaux d'autonomie alimentaire. on fait la même erreur qu'en europe mettre sur le même plan économique la grèce et l'allemagne. aider les populations locales, c'est pas leur faire produire du blé pour le mettre en concurrence avec le blé mondial (donc ukrainien, américain, etc.), mais leur faire produire des graminées panifiables qui assureraient leur subsistance locale. si déjà les gens au niveau local, dans les campagnes, arrivaient à être autonomes alimentairement....
mais comme dans toute guerre (car la faim dans le monde est une des manifestations de la GUERRE mondiale de la mondialisation) à qui profite le crime ? -
zozefine
que voilà un décryptage intéressant et bienvenu. lorsqu'on arrivera à analyser la faim dans le monde d'un point de vue économique, politique et du point de vue des connaissances agricoles (mais donc aussi des disparitions de ces connaissances), et qu'on arrêtera de considérer ça effectivement avec nos tripes, hors rationalité, comme un drame hors contexte, on fera un grand pas vers l'explication de cette disparité entre ceux qui meurent de faim, là, maintenant, et ceux qui font du régime avant de partir en vacances. la question est bien : pourquoi ailleurs, dans d'autres régions désertiques (zones 12 *), on a une certaine autonomie alimentaire, et pourquoi pas là ?
* [quote=définition des zones climatiques]The 12 zones of the map indicate the average number of days each year that a given region experiences "heat days"-temperatures over 86 degrees (30 degrees Celsius). That is the point at which plants begin suffering physiological damage from heat. The zones range from Zone 1 (less than one heat day) to Zone 12 (more than 210 heat days). -
htintin
Merci Justine, bel article (et content de vous relire) -
galanga
Merci Justine. J'espère que votre retour à @SI est pour durer.
Pour la spéculation, vous mentionnez la spéculation au niveau régional. N'y-a-t'il pas aussi le poids de la spéculation au niveau mondial ? Du fait de la crise financière et des énormes pertes dues aux sub-primes pourries, les spéculateurs internationaux (c'est-à-dire nos grandes banques en tête) se sont repliés sur le "marché des matières premières", comme déjà évoqué sur ce forum dans des messages précédents.
Le but étant de faire grimper les prix artificiellement pour essayer de boucher les trous dans les comptes.
J'aimerais savoir ce qui permet de dire que le problème de spéculation est "plus localisé", comme le fait le rapporteur spécial sur le droit à l’alimentation aux Nations unies dans cet article de La Croix.
Cette "localisation", ne serait-ce pas plutôt parce que la vérité serait trop atroce pour être énoncée ? A savoir que pour pouvoir continuer à distribuer des milliards à des (Blancs) déjà trop riches, on fait mourir de faim des milliers d'enfants (Noirs).
Peut-être pensent-"ils" que ce serait de la repentance d'avouer ainsi un tel crime...
Bien qu'il faille les comprendre: qui a jamais avoué commettre (et savoir commettre) un crime contre l'humanité ? -
mrnutz
Qu'elle est courante cette image des problèmes de l'Afrique réduits à des conflits ethniques ou des considérations climatiques ! Tout comme cette idée que le seul remède est l'aide humanitaire occidentale (même si l'on aperçoit une association nigérienne dans le sujet). Pauvres petits enfants africains dont les parents paysans ne sont pas entrés dans l'histoire et restent dépendant de la nature et de nous... (cf. discours de Dakar)
Comme le souligne justement l'article, mais sans peut-être entrer suffisamment dans le détail, on nous par de problèmes climatiques (comme ethniques) mais où sont les enjeux politiques, sociaux, économiques. Où sont les rapports de force, la marque de l'histoire, celle de la géographie, de la géopolitique ? Cette junte militaire (qui aurait pourtant fait un bon bouc émissaire il faudra y penser la prochaine fois) n'a-t-elle pas au moins une part de responsabilité ?
Il suffit de lire "La gestion et la prévention des crises de subsistance dans les sociétés précoloniales du Sahel : mythe ou réalité ?, par Boureima Alpha Gado", qui fait partie de l'excellent Petit précis de remise à niveau sur l'histoire africaine, pour se rendre compte de l'importance des questions qui restent non soulevées. Sa description du système complexe d'assurance contre les sécheresses en cours avant l'arrivée du colonisateur français, puis la manière dont celui-ci les a fait péricliter en cherchant à le remplacer par un système calqué sur l'administration coloniale, avant d'aboutir au cliché du paysan africain imprévoyant et paresseux est saisissante... -
charlie.lapared
A noter aussi l'importance des prix en Francs CFA. Qui rendent les Sahéliens dépendants de l'ancien colon et de sa banque centrale, via le franc CFA.
Et j'ai une question (car je suis tout sauf une économiste chevronnée) : la baisse de l'Euro par rapport au dollar n'a-t-elle pas eu des répercussions "à la baisse" sur le franc CFA, baissant par là-même la capacité d'achat des habitants des pays francophones.
Pour en revenir au thème de TF1, les rédactions adorent, en été, faire pleurer dans les chaumières... En ce moment, j'imagine que les enfants africains vont être battus à plates coutures par la couverture médiatique de cette famille infanticide du Nord !
Ach, le Nord et ses cas sociaux ! Ach, le Sud et sa pauvreté ! -
alain-b
Merci pour ce magnifique article et bon retour.
À noter aussi que "la junte militaire" actuellement en place depuis le coup d'état du début d'année doit rendre le pouvoir aux civils l'an prochain après des élections http://www.affaires-strategiques.info/spip.php?article3776.
Ce genre de situation politique est toujours explosive dans ces pays fragiles, et l'instabilité n'est pas réputée arranger la situation des populations.
Au sud du Niger il y a le Nigeria où se trouve le delta du fleuve Niger qui est massacré par l'appétit des compagnies pétrolières (et ça ne date pas d'hier http://www.courrierinternational.com/article/2010/06/03/les-marees-noires-oubliees-du-delta-du-niger), c'est un peu compliqué tout ça pour europe1.fr qui s'emmêle les pinceaux dans un titre http://www.europe1.fr/Environnement/Une-maree-noire-discrete-au-Niger-242274/ (un stagiaire sans doute).