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Ptilou
"était un étudiant de 40 ans"
ok, là aussi on a vérifié l'info ? -
oppo
Sujet est à mon avis surtout intéressant pour le retentissement média qu'il a eu et continue d'avoir, ce qui en fait un sujet qu'il serait à mon avis dommage de ne pas mentionner dans le cadre du suivi que fait Arrêt sur Images de la sphère médiatique.
Illustration intéressante de la question pressante du rôle des blogs et autres plateformes interactives dans les médias plus "classique", frontière de plus en plus floue dans la présentation en ligne de l'info.
Je pense à des formes hybrides comme rue89 mais aussi au sites en ligne de médias classique comme lemonde ou theguardian et bien d'autres, qui multiplient depuis quelques mois les traitements “live” (un bon sujet d'enquête pour ASI peut être?), l'affichage parallèle des blogs de journalistes, les zone de commentaires etc.
Je ne peux m'empecher de faire la remarquer banale qu'avec tout ces défauts c'est là un sacrée évolution des possibilités d'expression et surtout de diffusion de la parole.
Il y n'y a pas si longtemps, celle ci se limitaient souvent, pour forcer le trait à un article / reportage / documentaire pour les journalistes, une lettre au journal pour leurs lecteurs, une pancarte dans une manifestation, parfois repris par l'œil de la caméra, le micro d'une radio ou un tract photocopié ou encore un discours dans une AG / sur une boite à savon à Speaker's Corner...
Sûrement normal que ça cafouille ainsi avant que se forment certains réflexes de traitement, et sans savoir vraiment vers quoi cette évolution nous amène, il est clair que le changement est profond, et se distingue du développement des autres médias par la generalisation des capacités de production et de diffusion - reste bien sûr la question lourde question du contenu et du rapport à vitesse diffusion...
Pour revenir un peu à la choucroute, je voudrais en profiter citer / partager pour ceux qui lisent l'anglais une note de Joshua Landis, qui gère lui aussi un blog, Syria Comment, que j'apprécie pour l'instant pour son traitement de la crise syrienne.
http://www.joshualandis.com/blog/
Extrait de son billet de lundi : What happened at Jisr al-Shagour?
The real story is not the fake Gay Girl in Damascus – a juicy distraction that has dominated the airwaves for the last two days – but the way so many journalists cannot check their stories before deadlines because they are not permitted into Syria and don't understand Arabic. The Syrian government doesn't even try to add English subtitles to its version of events and Youtube recordings, making them useless to the thousands of foreign reporters who cannot understand Arabic. The result is bad reporting that often relies on one side of the story.
traduction rapide
Le véritable problème n'est pas tant la fausse Gay Girl in Damascus – distraction juteuse qui domine les ondes depuis deux jours – mais plutôt qu'un grand nombre de journalistes ne peuvent vérifier les témoignages recueillis avant leurs échéances, parce qu'ils ne pas le droit de rentrer en Syrie et ne comprennent pas l'arabe. Le gouvernement syrien n'essaye même pas de sous-titrer sa version des faits ni les vidéos sur Youtube, ce qui les rend inutiles pour les milliers de correspondants étrangers qui ne parlent pas arabe. Ce qui donne le plus souvent du mauvais journalisme qui ne repose principalement que sur une version des fait.
Landis, qui est lui directeur du Center for Middle East Studies and Associate Professor à l'Université d'Oklahoma et donc, j'imagine, arabisant, est lui aussi tombé dans le panneau, mais souligne un problème qui, s'il n'est pas nouveau, semble se faire de plus en plus sentir à mon goût,
probablement en raison de l'accélération du rythme médiatique que nous vivons, avec la généralisation des nouvelles technologies de communication.
Je pense qu'un pays comme la France ne manque pas d'arabisants, que ce soit par son histoire coloniale ou par des institutions bicentenaires comme l'INALCO ( les langues O') mais je suis moins sûr que cette réalité se reflète bien dans les organes de presse.
J'imagine que les journalistes arabisants doivent être submergés, et / ou courir à la traîne derrière des médias bilingues comme les chaines d'info arabes.
Situation qui s'était douloureusement fait sentir pour le traitement des évènements japonais (et leur traitement actuel, qui présente toujours un délai particulièrement creusé avec la quantité d'informations disponibles dans la langue d'origine), mais la question semble effectivement se poser avec une langue finalement aussi banale, et avec un tel poids géopolitique, que l'arabe littéral.
Je sais qu'elle s'est posée après le 11 septembre 2001 pour les services secrets des U.S.A. et qui ont je pense rattrapé leur retard depuis avec les quelques offres d'emplois qui fleurirent la décennie passée , mais la question semble encore d'actualité pour ce qui est de l'accès à l'info en v.o. non sous-titrée pour un grand nombre de médias.
b -
Azertyuiop
[quote=Gilles Klein]Plusieurs blogueurs et internautes arabes expriment une certaine amertume, à voir la place consacrée par de nombreux médias internationaux à cette supercherie, avant et après son dévoilement, alors que l'opposition syrienne affronte une sanglante répression.
Franchement, Mr Klein, vous croyez que ça a un intérêt énorme, cette histoire? Ca mérite deux lignes: quelle débauche d'infos vous nous fournissez là, qui rajoute une couche de plus à "la place consacrée par de nombreux médias internationaux à cette supercherie, avant et après son dévoilement, alors que..."
Certes, j'ai compris qu'il est bon de commenter-critiquer la romantisation à laquelle des médias se livrent dés qu'ils tombent sur un cas de victime de la répression syrienne un peu atypique alors qu'ils devraient s'intéresser à la masse un peu terne et banale des bloggeurs anonymes, mâles et hétéros sans doute mais peu importe, oui, j'avais compris, merci. -
Theoven
La "supercherie" ne peut exister que parce que les journalistes sont désormais les moutons du troupeau global. Par inculture, par lâcheté, par fainéantise, ils sont désormais totalement dépourvus de toute capacité critique et ne respectent plus aucun des principes majeurs de la pratique de ce métier, à commencer par le recoupement d'informations.
Internet n'en est pas en soi responsable, il permet juste que les bidonnages soient plus nombreux. Au lieu de prendre d'infinies précautions avec la toile, nos grands professionnels de la presse foncent sans réfléchir (mais en sont-ils seulement capables ?) sur tous les chiffons rouges agités devant leur museau.
Par ailleurs, ce genre d'épisode devrait également faire réfléchir ceux des internautes qui sont aptes à s'enflammer en faisant un peu trop souvent l'économie d'une prudence élémentaire. -
Ektoras
Tout ce débat participe de l'instrumentalisation des révolutions arabes par internet. La vérité est dans l'instrumentalisation d'internet par les révolutions arabes. -
lanael
J'espère qu'il était bien payé par l'officine américaine qui l'employait.
Ah, la propagande de guerre, c'est toujours aussi naze.