Kissinger, "criminel de guerre" à l'étranger, "géant" en France
Alizée Vincent - - Médias traditionnels - 99 commentairesLes médias français gomment les "millions de morts" dont l'homme d'État est considéré comme responsable
Pour annoncer la mort d'Henry Kissinger, les médias français dépeignent un homme d'État brillant, clef de voûte de la guerre froide. Sauf exception, ils parlent, pour les plus critiques, de "figure controversée" de la diplomatie américaine. Aux États-Unis, c'est une autre limonade. La presse américaine n'a pas peur de critiquer un "criminel de guerre" et de rappeler que Kissinger a contribué à décimer des populations entières.
Pour annoncer la mort d'Henry Kissinger, la traditionnelle valse de nécrologies n'a pas eu le même ton en France que dans les médias anglophones. Il suffit de lire les titres. Côté français, on parle du "diplomate du siècle" (Challenge), du "dernier diplomate" (les Échos), d'un homme "de légende" (l'Express), du diplomate "le plus influent d'Amérique" (Courrier international), d'un "géant de la diplomatie américaine" (TF1), du "prix Nobel de la paix" (Midi libre), de "l'homme des missions impossibles" (le Figaro), de "l'homme des présidents" (RFI), du "secrétaire d'État le plus puissant de l'après-guerre" (France 24), d'une "figure historique" (le Monde). Dans les versions les...