Kelly (CSA) porte plainte contre Marianne

Laure Daussy - - 0 commentaires

Bisbilles entre l'hebdomadaire Marianne et Christine Kelly, membre du CSA.

Dans un communiqué de presse, Kelly, qui est en charge du contrôle  du temps de parole des formations dans les médias audiovisuels, annonce porter plainte contre Marianne pour diffamation, selon le site de Jean-Marc Morandini.

En cause, un article publié dans l'hebdomadaire cette semaine, au sujet du temps de parole du FN : comment le comptabiliser ? Il pourrait être compté dans l'opposition, mais ce qui enlèverait environ 10% du temps de parole à l'UMP. Selon Marianne, Kelly aurait donc proposé d'inclure le FN "avec un groupe bâti sur mesure en 2006 pour l'UDF de François Bayrou", qui n'était alors pas comptabilisée avec le gouvernement UMP (contre qui il venait de voter une motion de censure) mais qui refusait aussi d'être comptabilisé au même titre que l'opposition. La proposition de Kelly et de ses collègues aurait pour objectif, selon Marianne, de "préserver les intérêts de ceux qui les ont nommés". Comprenez : l'UMP, Kelly ayant été nommée au CSA par le président du Sénat d'alors, Gérard Larcher.

C'est contre ces allégations de favoritisme politique que Kelly porte plainte. "Seul l'éthique guide ma mission au CSA. Je ne défend aucune chapelle. Je ne travaille que pour et dans le respect du pluralisme des idées", assure-t-elle.

Son avocat Olivier Pardo fait valoir "qu’il est diffamatoire de faire croire au public que le choix fait par un membre du CSA, pour comptabiliser le temps de parole du FN, le serait pour remercier ceux qui l’ont nommé, alors que justement, Mme Kelly a pris grand soin de mener sa mission sur le temps de parole en respectant le pluralisme politique, ce qui d’ailleurs a été reconnu par tous les partis politiques."

Comment fonctionne la répartition du temps de parole dans les médias entre les partis, hors période électorale ? Le CSA comptabilise, d'une part, le temps de parole du "bloc majoritaire" (membres du Gouvernement, représentants de la majorité parlementaire et collaborateurs du Président). De son côté, l'’opposition parlementaire bénéficie "d’au moins la moitié de ce temps cumulé". Quant aux partis "non représentés au Parlement" ainsi que "les formations parlementaires ne relevant ni de la majorité ni de l’opposition", ils doivent "bénéficier d’un accès équitable à l’antenne", indique le CSA, sans plus de précision.

L'occasion de relire notre dossier consacré au temps de parole.

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