Journalisme sportif et sexisme (Washington Post)

Gilles Klein - - (In)visibilités - 0 commentaires

Plus de 4 500 journalistes sont accrédités pour le 43ème Super Bowl, la finale de la saison de football américain de la National Football League (NFL), diffusée en exclusivité sur la chaîne NBC (et sur France 2), ce soir à Tampa en Floride.

Mais le Washington Post constate, dans une enquête qui commence à la Une, que ce sont toujours des journalistes hommes qui commentent les matches à la télévision.

"Les femmes journalistes de télévision restent sur la touche" titre le quotidien, qui ajoute en sous-titre "Qu'il s'agissse de football ou de basket, il y a toujours un mur de verre"






"En 26 ans de journalisme sportif à la télévision, Andrea Kremer a presque tout fait. Elle a produit et animé des émissions très connues, fait des reportages sur les Jeux Olympiques et la National Football League, animé des débats, et gagné plusieurs Emmy Awards pour son travail. Elle fait partie des reporters qui vont couvrir le Super Bowl sur la chaîne NBC. Il y a un seul trou dans son CV, elle n'a jamais commenté ou analysé un match."

Même les matches de basket féménin sont commentés par des hommes, remarque le quotidien.

pictoWashington Post samedi 31 janvier 2009

"C'est la même chose pour les autres collègues féminines de Kremer. La place des femmes dans le sport à la télévision a augmenté au cours des 20 dernières années, mais elles se heurtent à un mur de verre. Lesley Visser -- la première femme à avoir fait du reportage sur la ligne de touche, au bord du terrain, pour l'émission Monday Night Football -- dit que les femmes journalistes se félicitent des possibilités qui leur ont été offertes."


"Quand elle a commencé comme journaliste sportif pour le quotidien Boston Globe en 1974, Visser se souvient que son badge d'accréditation portait la mention «L'accès de la tribune de presse est interdite aux femmes et aux enfants». Du coup, elle apprécie «que des femmes puissent travailler sur la touche aujourd'hui»".

"Mais en privé, certaines journalistes de télévision expriment leur ressentiment : «C'est l'univers le plus misogyne de notre société.» dit l'une d'entre elles, qui craint de froisser ses patrons. «C'est le dernier bastion du sexisme.»"

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