Iran : Rohani ne serait-il plus "l'ami d'Internet" ?

Justine Brabant - - 0 commentaires

Le président iranien Hassan Rohani, un temps dépeint en "ami d'Internet et des réseaux sociaux", aurait-il cédé aux pressions de ceux qui, dans son pays, jugent que "la 3G viole la charia" ? Le gouvernement iranien a annoncé plusieurs mesures qui vont dans le sens d'un plus grand contrôle de l'accès au net.

Changement de cap ? Le ministre des Télécommunications iranien Mahmoud Vaezi a indiqué, le 7 décembre, que les internautes iraniens allaient bientôt devoir décliner leur identité avant de pouvoir accéder au web. A la mi-novembre, le même ministre avait annoncé la mise en place d'un système de "filtrage intelligent" du net, visant les "sites immoraux et dépravés".

Le président Hassan Rohani avait pourtant, depuis son investiture en août 2013, multiplié les déclarations en faveur d'une plus grande ouverture aux nouvelles technologies et aux réseaux sociaux. Ses sorties sur la nécessité pour les Iraniens d'"accéder et utiliser confortablement toute l'information au niveau mondial" lui avaient valu d'être qualifié d'"ami d'Internet".

Hassan Rohani, "ami d'Internet" sur le blog du Monde.fr "Nouvelles d'Iran"

Faut-il voir dans ces déclarations le retour du projet d'"Internet halal", détaillé – et fustigé – par la presse européenne et américaine du temps de Mahmoud Ahmadinejad ? Ou bien les derniers développements d'une bataille opposant le "moderne Rohani" aux "archaïques Ayatollahs" contempteurs de 3G ? La réalité pourrait être plus complexe : en parallèle de ces signaux de durcissement envoyés par le gouvernement, le guide suprême Ali Khamenei a pris la décision fin novembre de gracier un blogueur célèbre condamné en 2010 à 19 ans et demi de prison.

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