Irak : mea culpa au NY Times
Gilles Klein - - 0 commentairesDans une tribune du New York Times, Bill Keller, l'ancien patron de la rédaction, regrette d'avoir été un partisan de la guerre en Irak après le 11 septembre.
"Dans plusieurs chroniques, j'ai donné des raisons de renverser Saddam Hussein. Avec quelques nuances, globalement en indiquant qu'il n'y a pas d'urgence, qu'il fallait d'abord vérifier si les sanctions étaient efficaces. Comme beaucoup de faucons libéraux, j'étais ambivalent. (...) Mais quand nos troupes y sont allées, elles l'ont fait avec ma bénédiction. Bien sûr je sais que le président Bush n'attendait pas la permission du New York Times (...) mais l'administration était clairement satisfaite de citer les faucons libéraux pour prouver que l'invasion de l'Irak n'était pas seulement l'affaire des cow-boys néo-conservateurs." "Un an après l'invasion, l'éditeur du site américain Slate invita les faucons libéraux à revoir leur position. Mais je suis resté muet. De chroniqueur j'étais devenu rédacteur en chef et je devais garder mes opinions pour moi. (...) Aujourd'hui, je suis redevenu chroniqueur." |
"L'idée que l'Amérique puisse installer une démocratie en Irak me paraissait une des raisons les plus rationnelles en faveur de la guerre. (...) Mais si nous avions été attentifs, comme nous l'aurions dû, nous aurions remarqué que les auteurs de la guerre méprisaient ouvertement l'idée de créer une nation."
"Aujourd'hui, le monde est débarrassé de Saddam Hussein (...) Mais (...) je pense que l'opération Iraqi Freedom fut une monumentale erreur."
"Le dernier grand sujet que j'ai traité en tant que responsable de la rédaction fut le soulèvement en Libye. (...) Cette fois, nous tous - le président, le public, la presse - avons réflechi face à ce carpharnaum, pour soutenir la liberté sans devenir un acteur de cette situation que nous ne comprenons pas complètement. (...) Pour certains d'entre nous, cette sagesse est le résultat de la coûteuse leçon irakienne."