Inde / Modi : répression sur les réseaux sociaux

Gilles Klein - - 0 commentaires

Il ne faut pas critiquer le nouveau Premier ministre indien sur les réseaux sociaux. De nombreux cas de répression et d'arrestation après des critiques, même légères, de Narendra Modi, nationaliste hindou qui vient d'être élu à la tête de l'Inde sont signalées par le Times of India, qui donne quelques exemples précis.

Sur les réseaux sociaux, il ne faut pas critiquer ou ironiser à propos du Premier ministre nationaliste hindou (souvent considéré comme islamophobe), Narendra Modi, au pouvoir depuis le 26 mai dernier. Dans plusieurs Etats, quiconque est même légèrement critique sur Facebook, Twitter et autres, se voit intimidé, menacé, ou même arrêté et incarcéré par les autorités, signale le grand quotidien The Times of India.

Devu Chodankar, un jeune ingénieur, a posté quelques commentaires considérés comme anti-Modi, le mois dernier sur Facebook. Il les a ensuite retirés, mais il n'en a pas moins été arrêté, puis s'est vu refuser la liberté sous caution, avant d'être emprisonné. Son crime ? "promouvoir la discorde communautaire et sociale".

En mai dernier, c'est Syed Waqas, étudiant préparant un MBA à Bengalore, qui a été accusé d'avoir posté des messages offensants contre Modi sur WhatsApp.

Le 15 mai dernier (avant même la prise de fonction de Modi), c'est Amaresh Mishra, auteur du scénario du film Bullett Raja (il a rapporté 1 million de dollars dès le premier jour de sa sortie en novembre 2013), qui a été arrêté à son domicile, pour avoir posté des messages sur Facebook et sur son compte Twitter, ensuite fermé à la demande la police. Il est accusé "d'incitation à la haine et à la violence".

Et cette censure tâtillonne ne s'arrête pas aux réseaux sociaux, ou aux forums de discussions en ligne. Elle touche même les journaux publiés dans les collèges. Au cours des quatre derniers jours, la police de l'Etat du Kerala a ouvert une procédure contre 18 élèves et professeurs accusés d'avoir diffamé Modi dans le journal interne de leur collège.

Mardi dernier, 7 personnes ont été arrêtés dans le Government Polytechnic College à Kunnamkulam pour les mêmes raisons. Vendredi ce sont 11 personnes du Sree Krishna College of Engineering and Technology deGuruvayur (Kerala) qui ont été inculpées au titre de l'article 153 du Code Pénal Indien, pour "incitation à l'émeute"après avoir placé une définitition considérée comme négative de Modi dans la page des mots croisés du journal du collège.



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