Impôts : Lagarde rentre à la niche

Sophie Gindensperger - - 0 commentaires

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Cinq ou quatre ?

Mettre fin aux abus des niches fiscales, et faire rentrer de l'argent dans les caisses de l'Etat : c'est une des nouvelles obsessions du gouvernement.

Et on allait voir ce qu'on allait voir.

Tout a commencé le 16 avril, à l'Assemblée nationale. Ce jour-là, la députée UMP Chantal Brunel, a eu droit à une standing ovation... de la part de la gauche. Elle avait choisi de questionner le gouvernement sur l'avenir des 359 "niches" fiscales, ces investissements qui permettent aux plus fortunés de payer moins d'impôts (sur les ventes de chevaux de course, ou les bénéfices des trufficulteurs par exemple).

Pouvez-vous nous dire ce que compte faire le gouvernement ?, concluait-elle, sous les applaudissements fournis de la gauche et le silence gêné des bancs UMP.

 Aussitôt, la ministre de l'Economie et des Finances se lançait dans une diatribe contre ces niches fiscales, estimant qu'il fallait les passer en revue, pour, éventuellement, en supprimer, ou en plafonner quelques unes. Elle annonce la parution imminente d'un rapport sur ce sujet...



Entendez-la, prise d'une sainte colère, à l'Assemblée. Et plusieurs tons au dessous au 20 Heures de TF1, quelques semaines plus tard picto




Lagarde, qui semble un peu perdue, nous parle de cinq niches fiscales plafonnées. Or, elle n'en cite que quatre (ré-écoutez): les logements dans les DOM-TOM, les lois Malraux (travaux effectués dans les secteurs historiques protégés), les monuments historiques, et enfin les loueurs professionnels de meublés.

Quel est alors la cinquième, se demande-t-on?

En fait, il n'y en a pas. Enfin, c'est compliqué. Si on se plonge dans le fameux rapport, on peut lire dans la deuxième partie que les dispositifs de défiscalisation des investissements outre-mer peuvent être évalués d'un double point de vue, celui des entreprises ultra-marines, exploitantes des investissements défiscalisés et celui des contribuables bénéficiant des réductions d'impôts correspondantes.

Une sorte de deux en un, donc...

L'AFP (reprise par Lemonde.fr) a donc choisi de titrer sur ces cinq niches, évoquant les investissements productifs et locatifs dans les DOM-TOM, qui comptent donc pour deux. Ouest-France à l'inverse, fait fi de la communication du gouvernement, et titre sur quatre niches fiscales.

Ce qui est sûr, c'est que cinq, ça fait toujours mieux que quatre...

Surtout quand on part de 359.

D'ailleurs, si on compare la somme des économies annoncées pour l'Etat, des dizaines de millions, nous dit Christine lagarde, au manque à gagner de 50 milliards d'euros que représentent ces niches, ça ne fait pas grand chose.

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