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Cixi
"Une photo choc. La semaine dernière, l'AFP a publié cette photo très violente d'un jeune homme qui s'est immolé en Tunisie. Fallait-il publier une telle photo ? Est-ce une info ? Est-ce trop choquant ?
"
Pourquoi @si pose la question ? Visiblement, la réponse est oui (il fallait les publier) et non (elles ne sont pas trop choquantes), puisque les photos incriminées sont insérées bien visibles dans l'article. Et, pour ma part, je trouve ça assez gênant.
Si je ne voulais pas voir ces photos (mais alors vraiment pas !), j'avais en revanche bien envie de lire l'article pour lui-même. Pourquoi ne pas simplement mettre un lien qui renvoie vers les photos en question ? Ou alors un floutage noir sur la photo qui s'enlève lorsqu'on clique dessus ? C'est parfaitement possible en publiant sur Internet.
Ainsi, elles restent accessibles à ceux qui les trouvent intéressantes et elles ne s'imposent pas aux gens qu'elles mettent mal-à-l'aise (ça me paralyse le cerveau, j'y peux rien. Au final, je n'ai même pas lu l'article).
Ce choix est possible sur Internet et je trouve dommage qu'@si ne l'ai pas saisi. En revanche, la question garde toute sa pertinence lorsqu'on parle de journaux papier. Peut-être l'article de Laure Daussy l'aborde-t-il ? Mais ça, je ne le saurai pas faute de le lire... -
Aline Marchetto
On doit tout faire voir ou publier si c'est la vérité qui dérange. Il faut que cela interpelle, sinon on vit dans une bulle ou un bocal, ou on fait l'autruche, peut-être hors sujet la dernière lettre d'un soldat Us malade, de la guerre en Irak qui demande des comptes à Bush et Chenez sur les mensonges qui ont décidé d'un conflit au nom d'intérêts privés : La dernière lettre
Bonne journée -
admin
Immolations : faut-il publier les photos ?
Non. Je n'en vois aucun intérêt. Quelle information digne d'intérêt fournit-elle au citoyen-lecteur (quelque soit le fait ou l'évènement) ?
Le fait même de poser la question, interpelle. Sans plus. -
AirOne
Le coup de l'auto-censure pour ne pas choquer le gosse de 4 ans, je n'y crois pas une seconde.
Je pense plutôt que les journaux ne montrent pas un corps de suicidé avec son visage apparent pour masquer la violence de l'image et du geste, les sentiments qu'ils pourraient transmettre, surtout si la personne a mis elle-même fin à ses jours, ce qui est toujours déroutant.
Ne pas montrer un visage, c'est anonymiser une personne, la violence est feutrée, on passe plus facilement au sujet suivant.
Montrer un visage, c'est l'inverse, derrière le corps meurtri il y a une personne humaine, avec son histoire, ça provoque l'empathie, on cherche à comprendre pourquoi.
Et c'est quand on cherche à comprendre, quand on se pose de sérieuses questions, a fortiori dans un climat général tendu, qu'on devient "dangereux", parce qu'on ne se contente plus de tourner la page, et qu'on peut potentiellement être plus enclin à se révolter.
Dans le cas des bonzes, c'est la violence de l'oppression politique qui est éclairée.
Dans le cas du chômeur français et du jeune tunisien, c'est la violence du monde du travail qui l'est. On montre le jeune tunisien parce que ça se passe à Tunis, pas à Paris.
La vraie limite implicite, c'est celle-ci.