"Homicides" à Guantanamo (Harper's Magazine)

Gilles Klein - - 0 commentaires

Dans une enquête exclusive à paraître dans son numéro daté mars 2010 qui sort le 15 février, le mensuel américain Harper's Magazine, estime que trois prisonniers, détenus dans un quartier de haute sécurité de Gantanamo, ont été victimes "d'homicides" en 2006, alors que la version officielle parle de suicides.

"Tard dans la soirée du 9 juin 2006, trois prisonniers de Guantanamo meurent soudainement et brutalement. Salah Ahmed Al-Salami (Yemen), avait 37 ans. Mani Shaman Al-Utaybi (Arabie Saoudite) avait 30 ans. Yasser Talal Al-Zahrani (Arabie Saoudite) avait 22 ans, et était emprisonné à Guantanamo depuis l'âge de 17 ans. Aucun de ces hommes n'était accusé d'un crime, ils faisaient une grève de la faim pour protester contre leurs conditions de détention. (...) Dès que la nouvelle de leur mort a été connue le lendemain, le camp a été aussitôt isolé. Les autorités ont ordonné aux journalistes de quitter Guantanamo, et ceux qui étaient en route pour y venir de faire demi-tour. Le commandant de Guantanamo, le contre-amiral Harry Harris a alors déclaré qu'il s'agissait de morts par suicide"
Harper's Magazine mars 2010picto

Deux ans après le service d'enquête de la marine américaine, le Naval Criminal Investigative Service (NCIS qui a donné son nom à un feuilleton TV diffusé en France) a réalisé un rapport de 1 700 pages que le Pentagone a d'abord refusé de rendre public avant d'être obligé par le Freedom of Information Act de diffuser des extraits incompréhensibles et pleins de contradictions, selon Harper's Magazine.


Mais Harper's Magazine a pu interroger quatre militaires américains de Gantanamo dont le témoignage détaillé indique que les autorités ont tenté de cacher les véritables circonstances de la mort des trois hommes. Ils auraient été détenus dans une zone située hors du camp de Guantanamo, fréquentée par des civils qui seraient des agents de la CIA. Cette zone qui aurait une capacité d'accueil de 80 prisonniers était appelée « Camp No» car toute personne qui demandait si elle existait se voyait répondre «No».

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