Hollande refuse l'asile politique à Assange
Robin Andraca - - 0 commentairesDans une lettre ouverte publiée sur le site du Monde, Julian Assange, fondateur de Wikileaks, a demandé l'asile politique à François Hollande. L'Elysée n'a pas tardé à refuser.
"En m’accueillant, la France accomplirait un geste humanitaire mais aussi probablement symbolique, envoyant un encouragement à tous les journalistes et lanceurs d’alerte qui, de par le monde, risquent leur vie au quotidien pour permettre à leurs concitoyens de faire un pas de plus vers la vérité". Dans une (longue) lettre publiée dans Le Monde, Julian Assange, journaliste, fondateur en 2006 de Wikileaks, réfugié au sein de l'ambassade d'Equateur à Londres depuis juin 2012, a lancé un appel à François Hollande. "Ma vie est aujourd'hui en danger, Monsieur le président, et mon intégrité physique, comme psychologique est, chaque jour qui passe, un peu plus menacée" estime Assange, recherché depuis 2010 par la justice américaine après la publication de 500 000 documents classés secret-défense sur l'Irak et l'Afghanistan et 250 000 communications diplomatiques.
Dans cette lettre, le fondateur de Wikileaks dit avoir été touché par les déclarations récentes de Christiane Taubira. Le 25 juin dernier, sur BFM TV, la garde des sceaux s'était en effet dite ouverte à ce que la France accueille Julian Assange et Edward Snowden : "Cela serait un geste symbolique", avait-t-elle déclaré, tout en précisant que ce choix appartenait au président, au Premier ministre et au ministre des Affaires étrangères.
Insuffisant pour convaincre l'Elysée qui, moins d'une heure après la publication de la lettre ouverte, a signifié son refus, "compte-tenu des éléments juridiques et de la situation matérielle de M.Assange". Le communiqué précise que la situation d'Assange ne présente pas de "danger immédiat" et rappelle qu'il fait "en outre l'objet d'un mandat d'arrêt européen".
Le communiqué du service de presse de l'Elysée
Christiane Taubira n'est pas la seule personnalité, en France, à soutenir Assange. Le 2 juillet, des personnalités françaises issues des mondes politique, intellectuel et artistique ont interpellé Hollande sur "le devoir de protection de la France" à l'égard de Julian Assange, mais aussi d'Edward Snowden, autre lanceur d'alerte. Edgar Morin, Jacques Audiard, Edwy Plenel, Eva Joly, Thomas Piketty, Eric Cantona, Vincent Cassel et la journaliste du Monde Raphaelle Bacqué figuraient parmi les premiers signataires de cette lettre.