Harcèlement sexuel : la Nouvelle République condamnée

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La Nouvelle République du Centre Ouest a été condamnée pour harcèlement sexuel par le Conseil de prud’hommes de Tours. C'est l'Association européenne contre les Violences faites aux Femmes au Travail qui a relayé les détails de cette décision. Le Conseil a reconnu le délit de harcèlement sexuel subi par une salariée pour des propos et agissements à caractère sexuel qui ne la visaient pas personnellement. Une première. Le journal a fait appel.

"En novembre 2012, un de ses collègues s’entretient au téléphone avec une autre journaliste. Quand il raccroche, il s’écrie : « Ah celle là, quelle sale pute ! Celle-là, si elle croit que c’est comme ça que je vais lui mettre un doigt, elle se trompe ». Mme G est sidérée." Depuis 2012, Madame G. a été le témoin de plusieurs scènes comme celle-ci selon les propos rapportés par l'Association européenne contre les Violences faites aux Femmes au Travail, intervenante volontaire lors du procès. Le communiqué de l’association publié le 8 juillet, repris par le site tourangeau La Rotative, revient en détail sur ces différents épisodes et les raisons qui expliquent la condamnation de LaNouvelle République pour harcèlement sexuel. Selon l'association, des collègues masculins de la plaignante se livraient régulièrement à des déclarations à caractère sexuel. De plus, ils mimaient "bruyamment des rapports sexuels" et affichaient des "photos à caractère sexuel" dans la rédaction.

Communiqué paru sur le site de l'AVFT le 08/07

La plaignante n’a jamais été visée personnellement par le harcèlement sexuel de ses confrères. Pour autant, le fait d’avoir été exposé à ces agissements justifie pour le Conseil de prud’hommes de Tours la condamnation. L’AVTF souligne que cette décision est une première, et répond aux dispositions du Code du travail : le Conseil "fait ainsi une application à bon escient de l’article L1153 alinéa 1 du Code du travail qui définit le harcèlement sexuel comme « des propos ou comportements à connotation sexuelle répétés qui soit portent atteinte à [la dignité de la salariée] en raison de leur caractère dégradant ou humiliant, soit créent à [l’encontre de la salariée] une situation intimidante, hostile ou offensante »."

Le 1er juillet, La Nouvelle République a ainsi été condamnée à "verser 10 000 euros de dommage-intérêts pour harcèlement moral et sexuel à Mme G.".

Le quotidien régional n'a pas soufflé mot de cette affaire dans ses colonnes. Jointe par @si, La Nouvelle République du Centre Ouest explique avoir fait appel de la décision, et attendre la fin de la procédure pour s'exprimer et en informer ses lecteurs.

(par Martin d'Aboville)

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