Harcèlement : élus français mis en cause nommément (Daily Telegraph)

Gilles Klein - - 0 commentaires

"La loi du silence française protège les grands séducteurs" titre un article de Anne-Elizabeth Moutet, journaliste française qui travaille au Sunday Telegraph.

L'article cite Hélène Jouan (ex-directrice de la rédaction de France Inter, qui a témoigné cette semaine sur France 2) : "Chaque femme journaliste, dit-elle, connaissait l'atmosphère permanente entretenue par des hommes puissants en France, où les femmes étaient importunées en toute impunité, - et même pas crues - lorsque le pire se produisait. Cela a créé, dit-elle, un univers dans lequel quelqu'un comme Strauss-Kahn pensait qu'il pourrait s'en tirer quoiqu'il arrive."

"Elle-même, dit Jouan, n'a pas été victime d'un harcèlement qui franchit la ligne jaune, mais elle a subi des propositions salaces d'hommes politiques et les coups frappés à sa porte de chambre d'hôtel tard dans la nuit par des politiciens lors des rassemblerments politiques était habituels. «Cétait si lourd parfois qu'au début de ma carrière, j'ai failli abandonner le journalisme»."

L'article évoque aussi une journaliste radio (dont le nom n'est pas mentionné) importunée par l'élu centriste Jean Lecanuet (ancien ministre, longtemps maire de Rouen, mort au début des années 90), alors qu'elle était agenouillée pour brancher son enregistreur.

Anne-Elisabeth Moutet, auteur de l'article, ajoute qu'elle a de bonnes raisons de croire à toutes les histoires entendues pendant des années, parce qu'elle se souvient trop bien de ses propres débuts de jeune reporter pour un hebdo français : "où le défunt député gaulliste Robert-André Vivien m'a appellée «mon petit lapin» au bout d'une minute d'interview. Ou encore lorsque l'ancien sénateur socialiste de Paris Claude Estier m'a offert de me raccompagner chez moi, parce que je vivais dans sa circonscription, tout en confondant mon genou avec le levier de vitesse à chaque feu rouge."

Vivien est mort en 1995, Estier est toujours vivant.

Sunday Telegraph dimanche 22 mai 2011

Le même numéro du Daily Telegraph, revient par ailleurs sur les relations sexuelles entre supérieurs hiérarchiques et subordonnés au sein du FMI, relations habituelles et jamais sanctionnées, selon le journal. Le journal affirme enfin que DSK aurait invité la réceptionniste du Sofitel à monter dans sa chambre la veille de l'agression présumée.


Le quotidien britannique cite une ancienne responsable qui faisait partie de la direction du FMI dont le nom n'est pas cité : "Il y a tellement de liaisons entre des patrons homems et des subordonnées femmes que c'est presque comique.Il y a des moments où en tant que femme j'étais choquée par les actions de certains hommes. Les gens ne voient que le talent, pas les pécadilles. Il n'y a avait pas de limites, et le harcèlment n'était pas considéré comme un sujet important." concernant DSK elle ajoute "Les gens connaissaient sa répution et son comportement".

Le journal évoque les déclarations faites la semaine dernière par une célèbre animatrice d'un réseau new-yorkais de call girls qui a dit avoir fourni à DSK deux prostituées de luxe lors de ses passages à New York en 2006. Le Daily Telegraph ajoute sans citer de source que DSK a appelé la réceptionniste juste après son arrivée à l'hotel Sofitel pour l'inviter à boire un verre.

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