Haïti : médias et "hystérie de la sécurité" (The Independent)

Gilles Klein - - 0 commentaires

"Arrêtez de traiter ces gens comme des sauvages" titre le quotidien britannique The Independent, à propos des Haîtiens victimes du tremblement de terre. "Les Haïtiens font face à leur tragédie avec dignité et stoicisme contrairement à ce que vous pourriez croire au vu de la manière dont les médias parlent de ce désastre."

"Les organisations non gouvernementales comme les militaires devraient reconnaître leur hystérie à propos de la sécurité pour ce qu'elle est et utiliser le meilleur réseau de distribution de Haïti : les Haïtiens eux-mêmes. Arrêtez de les traiter comme des enfants. Ou pire. Donnez-leur plutôt tout de suite ce dont ils ont besoin à l'aéroport. Remplissez les voitures et les camions avec du carburant gratuit. (...) Les Haïtiens savent mieux que personne ce dont ils ont besoin."

"Un nombre incroyable d'associations, 10 000, travaillaient à Haïti quand le tremblement de terre a touché l'île. (...) Mais ces organisations, donc beaucoup regardent les autres associations comme des rivales, ont été incapables de transporter tout ce qui est stocké à l'aéroport. Trop d'énergie a été dépensée sur les questions de procédure et sur la question fétiche de la sécurité."

"Bien sûr, quand les reporters TV ont commencé à épuiser les possibilités télévisuelles des ruines, ils se sont jetés sur l'insécurité et la violence. (...) Etonnamment, parmi ces TV qui dramatisent, je suis désolé de mentionner Matt Frei de la BBC (...) il a travaillé toute la semaine, et se retrouve dans un état proche de l'hystérie à propos de la sécurité et de la violence qui sont pourtant quasi inexistantes. (...) Honteusement, dans l'édition de lundi de News-night, Frei a eu l'audace - contre toute les évidences- de dire "La dignité d'Haïti est oubliée depuis longtemps" (...) Dans son interview de Clinton, Frei a inévitablement montré son appétit sur la violence à venir : "Mais que pensez-vous de cette histoire de violence et d'incivilité dans ce pays". "Quand vous pensez que ces gens n'ont pas mangé, pas dormi, dehors pendant quatre jours, au milieu des cadavres, je trouve qu'ils se comportent plutôt bien." a répondu l'ex-président américain Bill Clinton.

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