Grillo / Internet : transparence, ou contrôle ?

Gilles Klein - - 0 commentaires

Après les élections, le patron du Parti démocrate (gauche) Pier Luigi Bersani a vainement tenté de conclure une alliance avec présidents des groupes d'élus de Beppe Grillo au Sénat et à la Chambre, pour former un gouvernement d'union. La rencontre était diffusée en direct sur Internet, ce que critiquent plusieurs medias traditionnels italiens.

Pier Luigi Bersani, le leader du Parti démocrate (PD), et Enrico Letta (vice-secrétaire général du PD) ont rencontré hier matin Vito Crimi et Roberta Lombardi, présidents des groupes du Mouvement 5 Etoiles de Beppe Grillo au Sénat et à la Chambre. Le correspondant du Monde à Rome souligne que la réunion s'est déroulée dans une salle de la Chambre des députés, et qu'elle a duré 31 minutes (mais la vidéo en ligne sur YouTube dure 26 minutes). Les représentants de Beppe Grillo, surnommés par la presse italienne, les Grillini, ont purement et simplement refusé tout soutien ou toute alliance avec le PD, qui a besoin d'alliés car il n'a pas pas la majorité.

Plusieurs journaux italiens jugent sévèrement cette rencontre, et le refus de toute alliance choisis par Grillo.

Après avoir reconnu l'éventuel apport positif de nouveaux élus, pleins de de fougue et de colère qui bousculent les partis traditionnels, l'éditorial de la Stampa s'interroge. "L'énergie qu'apportent les membres de la liste Grillo doit-elle être contrôlée et manipulée par son seul patron ?" puis se demande si "l'objectif est de mettre les suffrages exprimés au congélateur, en espérant attirer 51% des suffrages lors de la prochaine élection."

Transparence ou volonté de contrôler ses élus ? C'est la question que pose le Corriere della Sera à propos de la diffusion de la rencontre en direct sur le web et à la télévision. Cette diffusion bloque tout accord et surtout interdit aux élus de Grillo tout écart par rapport à la ligne fixée par leur leader. Car lors de l'élection du président du sénat, les Grillini ont voté en faveur de Pietro Grasso (ancien procureur anti-mafia, qui avait annoncé qu'il diviserait son salaire par deux, et qu'il renonçait au logement de fonction) alors qu'ils devaient voter blanc. Pour le Corriere la diffusion en direct présentée comme démocratique est surtout un moyen d'éviter la naissance de courants au sein du mouvement de Grillo.

pictoA la Une du Corriere, une caricature de Grillo manipulant les marionnettes de Crimi et Lombardi.

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