Grenoble / Piolle : rôle clé des citoyens (Le Monde)
Anne-Sophie Jacques - - 0 commentairesNon, Grenoble n’est pas un laboratoire… mais plutôt un atelier ou une fabrique, estime Le Monde qui revient aujourd’hui sur le rôle des associations citoyennes la victoire du Vert Eric Piolle à la mairie de Grenoble.
Une fabrique car, comme le souligne le quotidien, "il y a une histoire, une culture militante, un terreau à Grenoble. Il y a aussi une poignée de personnes, qui n'ont rien renié de leurs idéaux, ont bataillé sans relâche, pendant des années, contre les projets du pouvoir en place s'ils n'allaient pas dans leur sens et su former une nouvelle génération qui participait, vendredi 4 avril, à son premier conseil municipal". Cette victoire trouve donc sa source dans un "noyau dur de copains" à l’époque post-soixante-huitarde "où militantisme et activisme ne sont pas encore des gros mots". Le Monde met ainsi l'accent sur le rôle joué par les citoyens, occulté par la focalisation sur l’alliance entre les Verts et le Parti de Gauche. |
Parmi la bande de copains, on trouve Georges Oudjaoudi, militant à la CFDT, Geneviève Jonot aux Amis de la Terre mais aussi Maryvonne Boileau, tête de liste des Verts lors des municipales de 2008, Vincent Comparat, physicien nucléaire au départ encarté au Parti socialiste unifié (PSU) ou Raymond Avrillier, l’homme connu pour avoir fait tomber Alain Carignon, maire de Grenoble de 1983 à 1995. Tous ces écologistes se rassemblent au sein de l’association ADES (Association démocratie, écologie et solidarité) et mènent des luttes communes comme nous le racontions dans l’un de nos reportages durant l’entre-deux-tours des municipales.
Dans le même temps, une autre bande se constitue et prend le nom de Réseau citoyen en 2013. Un bien curieux mélange selon Le Monde : "on y croise des anciens «Mounier» [nom du lycée menacé de fermeture], des amoureux des arbres qui se sont battus contre le grand stade au parc Paul-Mistral, mais aussi des Grenoblois qui demandent une «remise à plat de la gestion du chauffage urbain», des actifs de Stop bouchons, obsédés par le désenclavement de la ville ou des militants de Vivre à Villeneuve". Ensemble, à l’approche des municipales, le Réseau citoyen et l’ADES réfléchissent à une alternative à gauche. Partir seuls ? Impossible. Le profil d’Eric Piolle les séduit. "Il est le mec sympa qui se déplace à vélo, bivouaque l'été avec ses enfants, «le gars qui aurait pu être un copain.»" Avec lui, leurs mouvements ne seront pas récupérés. Aujourd’hui, raconte Le Monde, deux membres du Réseau sont adjoints à la mairie, l’un en charge de l’action sociale, l’autre des personnes âgées.
>> Si vous avez manqué les municipales vues de Grenoble, retrouvez nos reportages ainsi que notre émission enregistrée sur place dans notre dossier consacré à la recomposition de la gauche.