Grèce : nuits d'insomnie et chasse à l'info (blog AFP)
Anne-Sophie Jacques - - 0 commentairesDe l’épuisement des journalistes à couvrir la crise grecque…
Dans un billet de blog publié aujourd’hui sur le site de l’AFP, Danny Kemp, chef adjoint du bureau de l’agence à Bruxelles, raconte à sa façon le surmenage "après dix jours fiévreux de crise de la dette grecque à Bruxelles qui comprenait deux sommets, cinq réunions de l'Eurogroupe et deux jours de pourparlers nocturnes entre le Premier ministre grec et ses créanciers". Tout comme ses confrères interrogés dans le cadre de notre enquête sur cette couverture harassante, Kemp se lâche : "épuisés par une semaine et demie de nuits tardives dans les cavernes sans âme de bâtiments officiels de l'UE, l'ensemble des journalistes à Bruxelles roulaient à l'adrénaline, au café et à la malbouffe et pompaient les informations sans trop savoir comment."
Le journaliste, qui a été en poste au Pakistan, en Libye ou en Birmanie, assure n’avoir rien vu de plus opaque et fumeux que les pourparlers grecs. Et de raconter une anecdote révélatrice : lors de la réunion – plus exactement un dîner de travail – entre le premier ministre grec Alexis Tsipras et le président de la commission européenne Jean-Claude Juncker, impossible pour les journalistes de savoir si les deux hommes seraient accompagnés… et notamment par le président de l’Eurogroupe Jeroen Dijsselbloem, ministre des finances néerlandais souvent présenté comme le bras armé de son collègue allemand Wolfgang Schäuble. Tsipras, assure le journaliste, ne souhaitait pas que la présence de Dijsselbloem soit mentionnée.
Comment passer l’écran de fumée ? Un de ses collègues de l’AFP a alors une intuition : et si des sources importantes et plus bavardes se trouvaient dans un restaurant proche de la Commission ? Après avoir fait le tour des popotes, bingo, les journalistes découvrent leurs sources dans un fast-food : "après quelques plaisanteries et autre commisération sur cette fin de nuit avancée, ils nous ont finalement dit que nous avions besoin de savoir : Dijsselbloem allait rejoindre le dîner."
>> Comment travaillent les journalistes qui couvrent la crise grecque à Bruxelles ou à Athènes ? Lisez ou relisez notre enquête.