"Google, vous faites le mal" (presse GB)
Gilles Klein - - 0 commentairesGoogle et Amazon sont à nouveau dénoncés en Grande Bretagne à cause des astuces que ces deux sociétés américaines utilisent pour payer un minimum d'impôts, malgré les revenus record qu'ils réalisent dans ce pays.
"Je pense que vous faites le mal" titre aujourd'hui à la Une, The Independent, citant une élue britannique, Margaret Hodge, présidente du House of Commons Public Accounts Committee (PAC). Les élus du PAC du parlement britannique sont en colère contre Google qu'ils considèrent comme "sournois, calculateur, et dépourvu d'éthique". Officiellement Google facture la publicité vendue en Grande Bretagne depuis l'Irlande, ce qui lui permet de ne payer que 6 millions de livres (7,1 millions d'euros) d'impôts en Grande Bretagne, pour un revenu annuel de 3 milliards de livres (3,55 milliards d'euros). Mais Margaret Hodge dit avoir vu une facture Google envoyée à des clients britanniques depuis une adresse londonienne. De son côté, le leader de l'opposition travailliste, Ed Miliband, accuse Google d'avoir une culture "d'entreprise irresponsable". The Independant, vendredi 17 mai |
Hier le Guardian titrait quant à lui sur Amazon : "Amazon face à de nouvelles questions concernant ses impôts" tandis que Le Scotsman soulignait que "Le dernier impôt provoquait à nouveau la colère".
Les chiffres révélés hier ont, en effet de quoi surprendre. Les documents publiés par Amazon annoncent un impôt 2012 de 3,2 millions de livres pour des ventes qui atteindraient 320 millions de livres. Mais Amazon a indiqué aux investisseurs avoir réalisé 4,2 milliards de livres de ventes en Grande Bretagne pour cette même année.
Une enquête du Guardian montre que les contrats sont négociés par le bureau londonien d'Amazon, mais qu'ils sont ensuite facturés depuis le Luxembourg. En outre, Amazon emploie 4 191 personnes en Grande-Bretagne, et plus 10 000 saisonniers à Noël. Et enfin, si Amazon a payé 3,2 millions, il exploite toutes les ficelles, puisqu'il a reçu un subvention de 2,5 millions en 2012 pour avoir construit de nouveaux entrepôts en Grande Bretagne.
L'occasion de relire notre enquête Starbucks, Amazon et Google, champions de l'évasion fiscale en Grande-Bretagne