Glières : "première bataille de la Résistance", ou répression féroce ?

Sébastien Rochat - - 56 commentaires

Une thèse déconstruit le mythe du lieu de pèlerinage sarkozyste

C'est la Roche de Solutré de Nicolas Sarkozy. Depuis 2007, le plateau des Glières, symbole de la Résistance situé en Haute-Savoie, est devenu le lieu de pèlerinage mémoriel de l'actuel président. Chaque année, il rend hommage à ceux qui "ont combattu quasiment à mains nues contre l'envahisseur et contre des Français qui avaient trahi". Il s'inscrit ainsi dans la lignée du mythe des Glières, présenté dès 1946 comme "la première bataille de la Résistance", où près de 500 maquisards auraient combattu contre l'armée allemande et la Milice. Mais une thèse universitaire, soutenue en novembre 2011 et dirigée par l'historien Olivier Wieviorka, et relayée par un site savoyard, déconstruit ce mythe. Si le plateau des Glières est bien un haut lieu de la Résistance, il n'y a jamais eu de grande bataille en 1944. Contrairement à ce que dit l'histoire officielle depuis près de soixante ans.



La cérémonie est désormais bien ficelée. Sarkozy marche seul (ou presque), le long d'un chemin, parfois enneigé, et s'avance vers le Mémorial ou la stèle de Tom Morel, chef des maquisards et "héros personnel du chef de l'Etat" (auquel il consacra une préface dans une biographie signée Patrick de Gmeline). Chaque année, les JT diffusent les images de cette cérémonie. Glières ? C'est une "bataille entre une centaine d'hommes et des milliers de soldats", expliquait par exemple TF1 en 2007.

Cinq ans de commémorations dans les JT
(un sujet parfois glissant)
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Lors de son premier pèlerinage sur le plateau des Glières, l...

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